Poutine attendu ce jeudi
Le président russe s’entretiendra avec Erdogan de la Syrie et de l’Irak
AFP — Le président russe Vladimir Poutine doit effectuer jeudi une visite d’un jour en Turquie pour des discussions avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan axées sur la Syrie et l’Irak, ont indiqué les deux parties hier. L’annonce de cette visite a été faite par la présidence turque et le Kremlin après un entretien téléphonique entre les deux dirigeants. La Turquie et la Russie soutiennent des camps opposés dans le conflit syrien mais ont mis leurs divergences de côté ces derniers mois pour tenter de parvenir à un règlement mettant fin à la guerre civile. Ainsi la Russie et l’Iran, alliés du régime de Damas, et la Turquie, qui soutient les rebelles, ont annoncé le 15 septembre à Astana un accord pour déployer ensemble des forces de maintien de l’ordre dans la zone de désescalade d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie et dans «certaines parties» des régions de Lattaquié, Hama et Alep. Les relations entre Ankara et Moscou étaient pourtant au plus bas après la destruction en novembre 2015 par l’aviation turque d’un bombardier russe au-dessus de la frontière syro- turque mais les deux pays ont scellé un accord de réconciliation en 2016. Selon le Kremlin, M. Poutine a insisté lors de l’entretien téléphonique d’hier sur le fait que la mise en oeuvre des «zones de désescalade» en Syrie était susceptible d’ouvrir la voie à un règlement politique du conflit qui ravage le pays. Des sources à la présidence turque ont pour leur part indiqué que MM. Erdogan et Poutine avaient en outre évoqué le référendum d’indépendance qui a eu lieu hier dans le Kurdistan irakien. Ils ont « insisté sur la nécessité de préserver l’intégrité territoriale de l’Irak et de la Syrie», selon la même source. La Turquie est farouchement opposée à ce scrutin, craignant qu’il donne des idées aux séparatistes kurdes du sud-est turc, alors que la Russie s’est gardée de critiquer publiquement ce référendum, se bornant à affirmer son attachement à l’intégrité territoriale de l’Irak. La visite de M. Poutine à Ankara interviendra deux semaines après l’annonce par M. Erdogan d’un contrat majeur avec la Russie portant sur l’achat de systèmes de défense antiaérienne S-400.