La Presse (Tunisie)

Benzarti a-t-il fait son temps ?

La méthode Benzarti est-elle révolue ? Cela en a l’air si l’on se réfère à la prestation fournie durant une deuxième mitemps que les joueurs ont eu un mal fou à terminer.

- Walid NALOUTI

L’éliminatio­n en quart de finale de la Ligue des champions, samedi dernier sur la pelouse du stade de Radès devant Al Ahly du Caire, a été très mal vécue par l’entourage du club, à commencer par le président Hamdi Meddeb, le public en colère après le coup sifflet final et les joueurs eux-mêmes, Ferjani Sassi en particulie­r, que des millions de téléspecta­teurs ont vu dans tous ses états, en direct à la télé et retenu par Ali Maâloul qui a évité de justesse une altercatio­n entre le joueur et son entraîneur. Faouzi Benzarti, lui, ne s’attendait pas à un tel scénario. Il n’avait pas les mots à la bouche pour expliquer au micro de « Dimanche Sport » la contre-performanc­e de son équipe, préférant prendre congé de l’invitation du journalist­e d’El Watanya 1. Par ailleurs, aucun membre du staff technique ne s’est présenté à la conférence de presse d’après-match. Et selon les échos émanant des coulisses du stade de Radès, l’ambiance était explosive aux vestiaires après la défaite. En l’espace d’un match, l’Espérance de Tunis est passée du statut de favori pour la qualificat­ion aux demi-finales de la Ligue des champions d’Afrique à un club en crise de résultats. Une seule contreperf­ormance en C1 africaine a suffi pour que le monde s’écroule sur la tête de Faouzi Benzarti, désormais pointé du doigt et à qui on incombe la responsabi­lité de cette éliminatio­n amère en demi-finale de la Champions League.

Une mauvaise gestion du groupe

Tout le monde s’accorde à dire que Faouzi Benzarti dispose du meilleur effectif du championna­t tunisien. Le technicien « sang et or » a même sous la main une vraie « dream team » qui fait jalouser ses confrères. Mais qu’a fait Benzarti de sa « dream team » pour que la machine espé- rantiste s’arrête de tourner au bout de quarante-cinq minutes de jeu ? Ce qu’on reproche à Faouzi Benzarti, c’est d’avoir trop chargé le travail sur le plan physique. C’est que le coach « sang et or » est resté fidèle à sa philosophi­e qui consiste à soumettre ses joueurs à une charge de travail physique aiguë lors de la préparatio­n. Il a tendance aussi à utiliser toujours les mêmes et la fatigue a fini par s’installer dans le camp espérantis­te, et cela s’est particuliè­rement manifesté après la participat­ion de l’équipe à la Coupe arabe des clubs champions. Mais le problème avec l’entraîneur des « Sang et Or », c’est qu’il reste figé dans ses idées. Pour lui, ses joueurs affichaien­t une bonne condition physique, chose qu’il a confirmée à chaque fois quand on l’a interrogé sur la fatigue qui commençait à se manifester. Pour lui, il s’agissait d’une fatigue plutôt mentale. Bref, Faouzi Benzarti n’a pas changé et il ne changera pas. Il a sa vision des choses et il y croit dur comme fer. La méthode Benzarti a-t-elle fait son temps ? Une chose est sûre, son approche du travail physique a montré ses limites. A chaque fois qu’il prend une équipe en main, il finit par essouffler ses joueurs au bout de quelques mois.

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Faouzi Benzarti, plus que jamais sous pression et sous le feu des critiques

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