La Presse (Tunisie)

Ali Maâloul, l’homme clé d’Al Ahly

- Amor BACCAR

On n'est jamais mieux trahi que par les siens. Ceci est valable pour Ali Maâloul qui a donné l'estocade ayant achevé l'EST dans le duel fort redouté avec Al Ahly samedi dernier. On rappelle ce proverbe non pas pour vexer notre joueur internatio­nal évoluant à Al Ahly, mais plutôt pour mettre en valeur son apport providenti­el dans la qualificat­ion en demi-finale de la Champions League de son équipe qui le lui doit sans l'ombre d'un doute. En effet, dans ce bras de fer indécis du début jusqu'au coup de sifflet final de l'arbitre et devant quarante mille spectateur­s «sang et or», Ali Maâloul a été tout juste impérial. Franchemen­t et sans chercher à porter atteinte à la grandeur du club égyptien d'Al Ahly dont le palmarès fort éloquent parle pour lui, ce dernier n'est peut-être pas grand-chose, ces derniers temps, sans son valeureux arrière latéral Ali Maâloul. L'ex-joueur du CSS a prouvé à tout le monde, et en particulie­r à son coach qui l'a sévèrement critiqué — à tort d'ailleurs — pour son rendement au match aller, qu'il était incontesta­blement le meilleur de tous les joueurs ayant foulé la pelouse du stade de Radès il y a trois jours. Et on ne le répétera jamais assez, s'il y a quelqu'un à qui Al Ahly doit son visa pour le tour suivant, c'est bel et bien à Ali Maâloul, car ce dernier a fait la différence dans ce choc âprement disputé. Il a donné le tournis à la formation alignée par Faouzi Benzarti dont tous les éléments ne savaient plus sur quel pied danser à chaque fois qu'il entrait en duel avec l'un d'entre eux.

Monsieur 50%

Sa générosité dans l'effort était spectacula­ire. Sur le premier but de son équipe réussi à la 49' et dont il était l'auteur, il s'est présenté à la réception de la balle en position d'ailier gauche de pointe. Et sur le deuxième but d'Al Ahly (62'), il s'est carrément transformé en ailier droit de métier. En témoigne son centre travaillé et enveloppé servi comme un caviar à son coéquipier nigérian Ajayi qui n'avait pour effort que de mettre aisément la balle dans les filets de Moez Ben Chrifia d'un heading imparable. Toute la pelouse du stade de Radès lui appartenai­t. Il était partout, en défense, en attaque et à l'entrejeu. Il récupérait le ballon, il participai­t à la reconversi­on et à la constructi­on des opérations offensives. Infatigabl­e, il bougeait généreusem­ent, en silence, sans tapage et avec l'applicatio­n et la sobriété d'un grand monsieur qui respecte l'adversaire et qui se respecte. Ali Maâloul était tout simplement monsieur 50% dans le rendement général de son équipe dont il était à la fois le porteur d'eau, le poumon et parfois l'architecte de plusieurs assauts offensifs très dangereux et par deux fois fructueux. Sur un autre plan, il y a un deuxième Maâloul, en l'occurrence Nabil Maâloul, qui doit se frotter les mains et se réjouir de la formidable prestation de son talentueux défenseur-attaquant latéral et souhaiter que tous les internatio­naux l'imitent aussi bien au sein de leurs clubs qu'avec notre équipe nationale. Et il semble bien que Ali Maâloul est en train de marcher sur les traces de ses illustres prédécesse­urs du CSS et de l'équipe nationale, les deux gloires Mokhtar Dhouib et Hatem Trabelsi. Bravo Ali Maâloul, même si tes prouesses de samedi dernier nous ont fait mal, très mal !

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