La chasse aux islamistes
Dix membres du parti Al-Islah arrêtés
AFP — Le parti islamiste Al-Islah a affirmé que dix de ses membres avaient été arrêtés par la police hier, au lendemain d’un attentat dans lequel a été tué un religieux lié aux Emirats Arabes Unis, piliers de la coalition arabe en guerre au Yémen. Ce religieux yéménite, Yassine al-Adani, conseiller spirituel des troupes émiraties soutenant le gouvernement dans la guerre civile au Yémen, a été tué avant-hier par l’explosion d’une bombe contre sa voiture à proximité de la mosquée Zayed, dans la ville d’Aden (sud), selon des sources de sécurité. Âgé de 12 ans, le fils de l’imam a également été blessé dans l’attaque, d’après les mêmes sources. Le gouvernement n’a officiellement pas désigné de suspects dans l’attentat. Dans un communiqué reçu par l’AFP, Al-Islah a fait état de l’arrestation, hier à l’aube, de dix membres de cette formation islamiste sunnite à Aden, notamment le sous-secrétaire général Mohammed Abdelmalek. Le texte ne fait pas mention de l’attentat d’avant-hier. Une source au sein de la police d’Aden a confirmé, sous couvert de l’anonymat, que des officiers avaient perquisitionné les bureaux d’Al-Islah dans la ville, arrêté dix membres de la formation et saisi des explosifs. Emanation des Frères musulmans et représenté au sein du camp du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, Al-Islah est soutenu par l’Arabie saoudite mais suscite de fortes réserves aux Emirats, qui soutiennent un courant salafiste. En mars 2015, Riyad a pris la tête d’une coalition militaire arabe pour tenter de repousser les rebelles houthis, accusés de liens avec l’Iran et qui se sont emparés notamment de la capitale Sanaa. Cette intervention devait permettre de rétablir l’autorité du président Hadi, qui ne s’exerce actuellement que dans le sud du Yémen, où les forces progouvernementales, aidées par l’Arabie et les Emirats, ont réussi à reconquérir du terrain. La guerre a fait plus de 8.500 morts, majoritairement des civils depuis l’intervention de la coalition arabe. Elle a aussi provoqué une crise humanitaire majeure dans ce pays déjà considéré comme le plus pauvre de la péninsule arabique. Bien implantée au Yémen, le réseau jihadiste sunnite Al-Qaïda a en outre profité du chaos provoqué par le conflit pour renforcer ses positions, notamment dans le sud du pays.