La Presse (Tunisie)

Enquête de l’ONU à propos de l’armement chimique

La visite surviendra quelques semaines avant la publicatio­n d’un rapport sur l’attaque au gaz sarin contre la localité de Khan Cheikhoun

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AFP — Des enquêteurs de l’ONU se rendront cette semaine sur une base aérienne en Syrie d’où, selon Washington et ses alliés, avait été lancée une attaque au gaz sarin en avril, ont indiqué mercredi des diplomates à l’AFP. La visite sur la base d’AlChaayrat­e (centre) surviendra quelques semaines à peine avant la publicatio­n d’un rapport très attendu sur l’attaque contre la localité de Khan Cheikhoun, que les puissances occidental­es et une commission de l’ONU attribuent aux forces du président syrien Bachar Al-Assad. Les enquêteurs font partie de la mission dite JIM d’enquête sur les armes chimiques en Syrie, menée conjointem­ent entre l’Organisati­on pour l’interdicti­on des armes chimiques (OIAC) et l’ONU. Ils sont partis lundi pour Damas et doivent se rendre sur la base d’Al-Chaayrate, a expliqué un diplomate qui a requis l’anonymat. Le 4 avril, un raid aérien avait frappé Khan Cheikhoun, petite ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans la province d’Idleb, faisant 83 morts selon l’ONU, au moins 87 dont plus de 30 enfants selon l’Observatoi­re syrien des droits de l’Homme (Osdh). Dans la nuit du 6 au 7 avril, les Etats-Unis avaient tiré 59 missiles de croisière Tomahawk depuis deux navires américains vers la base d’Al-Chaayrate. Le gouverneme­nt syrien dément toute implicatio­n et affirme qu’il ne détient plus aucune arme chimique depuis un accord sur le démantèlem­ent de son arsenal chimique signé en 2013. L’inspection des experts du Mécanisme JIM répondrait aux critiques de la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU qui accuse cette mission d’être partiale car elle a refusé de visiter la base comme le lui proposait la Syrie. Des diplomates occidentau­x se sont en revanche montrés sceptiques, craignant que cette visite ne soit utilisée par Damas pour tenter de réaffirmer sa version, voulant que l’agent sarin ai été libéré à cause d’une frappe aérienne accidentel­le sur un entrepôt. Créé en 2015, le Mécanisme conjoint d’enquête Oiac-ONU sur les armes chimiques en Syrie a déjà déterminé que le gouverneme­nt syrien était derrière des attaques au chlore contre trois villages en 2014 et 2015, et que le groupe Etat islamique avait utilisé du gaz moutarde en 2015. Ce mécanisme arr i ve à échéance en novembre. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France notamment se sont déclarés favorables à sa prolongati­on, face aux réticences de la Russie, premier soutien du régime de Bachar Al-Assad.

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