La Presse (Tunisie)

«Toutes les scènes étaient difficiles à tourner»

Elle a 28 ans et vit entre Tunis et Milan, Meriem Ferjani a étudié la réalisatio­n mais elle est sollicitée comme actrice. Elle a campé son premier rôle dans le court métrage «Mkhobi fi kouba» de Leïla Bouzid puis dans «Ediaâ», court métrage de Alaeddine S

- Propos recueillis par Neila GHARBI

Considérez-vous que «La Belle et la meute» constitue le véritable démarrage de votre carrière en tant qu’actrice au cinéma ?

Bien sûr. Il s’agit d’un premier grand rôle dans un long métrage. J’espère que c’est le début de ma carrière au cinéma.

Vous portez le film sur vos épaules. Assumez-vous cette responsabi­lité toute seule ?

Oui, puisque je suis présente dans toutes les scènes du film. C’est un rôle que j’assume pleinement.

Comment la réalisatri­ce Kaouther Ben Henia vous a-t-elle choisie pour le rôle ?

On s’était rencontré la première fois à la Mostra de Venise. Mais auparavant, nous avons eu des échanges. Kaouther m’a vue dans le film «A peine j’ouvre les yeux». On avait discuté puis, à Venise, elle m’a parlé du film. Un an après, elle m’a envoyé le scénario que j’ai lu, je suis passée par le casting et les essais caméra. A la suite de cela, elle a décidé qu’on travailler­ait ensemble.

Après la lecture du scénario, de quoi avez-vous parlé exactement avec la réalisatri­ce ?

On a beaucoup discuté du rôle et surtout de la forme qu’elle voulait donner au film qui consiste en de longs plans-séquences.

Comment vous a-t-elle dirigée pour le rôle et quel est votre apport en tant qu’actrice ?

On a travaillé sur le personnage en faisant des propositio­ns. Elle voulait que le personnage soit fragile mais en même temps fort. Pour ma part, j’ai construit tous les traits de caractère.

Quelles sont les références avec lesquelles vous avez travaillé le rôle de la victime ?

Dans ce cas précis, je ne disposais pas de référence claire. J’ai nourri le personnage en partant du scénario, je ne me suis inspirée d’aucune actrice, sinon je serais tombée dans l’imitation.

Lors du tournage, quels ont été les moments les plus difficiles à camper ?

C’est un film fatigant. Toutes les scènes étaient difficiles à jouer ,sauf la première qui était la moins contraigna­nte.

La réalisatri­ce a évité de tourner la scène de viol. Si cette scène avait existé, auriez-vous accepté de la tourner ?

Je ne sais pas parce que la scène n’existe pas. Tout dépend de la manière avec laquelle elle est filmée.

Le personnage de Meriem se métamorpho­se : de fille fragile, elle devient forte en engageant un combat après le traumatism­e qu’elle a subi.

Elle se rend compte qu’il y a quelque chose de grave qui arrive et qu’elle ne doit pas se taire.

Ne pensez-vous pas que la relation avec le personnage de Youssef était très courte et rapide pour qu’il prenne le risque de s’impliquer avec Meriem et dénoncer les criminels ?

Youssef est contre l’injustice et contre l’institutio­n chargée de défendre et de protéger les citoyens mais dont certains de son personnel menacent de porter préjudice aux victimes. C’est la cause qu’il défend parce qu’il est engagé politiquem­ent.

Selon vous, quelle est l’idée principale du film ?

La violence et non pas le viol dans un pays où la sécurité ne joue pas pleinement son rôle et peut retourner une situation contre un plaignant. Le viol ou la corruption est un genre de violence.

Quel est le meilleur souvenir qui vous a marquée lors des présentati­ons des films dans les festivals ? Le festival de Cannes. C’était très émouvant parce que le film était projeté en première mondiale.

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