Les commerçants se veulent rassurants
Le passeport de l’animal est le seul garant de la traçabilité de la chaîne productive animale
« Suite à l’affaire de la vente de viandes rouges avariées, le secteur vit une véritable crise. Le volume du commerce de la viande rouge, dans les divers marchés, a chuté de 50%, durant cette période» ,a affirmé Slaheddine Ferchiou, président de la Chambre syndicale des importateurs et des commerçants en gros de viande, lors d’une conférence de presse organisée par les chambres syndicales du commerce de la viande rouge, relevant de l’Utica, et qui s’est tenue, hier au siège de l’organisation. «La viande rouge, qui est actuellement, en vente dans les supermarchés, les boucheries relevant de la Chambre syndicale et dans les grandes villes, est contrôlée et ne présente aucun risque sur la santé des consommateurs» , a ajouté Slaheddine Ferchiou. Pour faire valoir la qualité de la viande distribuée, le Président de la chambre syndicale a affirmé que la production de la viande animale s’élève à 125 milles tonnes par an, assurée par 300 mille éleveurs de bétail, dont 120 mille sont spécialisés dans l’élevage des races bovines sélectionnées. «90% de la viande d’âne qui est, actuellement, disponible sur le marché, sont destinés à la fabrication des pâtées et des croquettes pour les chats et les chiens. Tout ce qui a été divulgué sur les télés, concernant la quantité de viande d’ânes découverte dans les dépôts, est conservée pour la production alimentaire des nourritures des animaux domestiques, et elle est conforme aux normes. Une part non négligeable de la même viande est, également, destinée à l’exportation vers la Chine qui est friande de ce type de viande», rassure- t-il.
Les commerçants de la viande, un bouc émissaire
Dr Abdelhamid Souli, expert en production animale, a expliqué que le passeport de l’animal est le seul garant de la traçabilité de la chaîne productive animale. Un dispositif qui n’est pas encore en marche, en Tunisie. «Le passeport de l’animal est une carte d’identité nationale du bétail qui précise son origine, son état de santé et il indique également le vétérinaire qui l’a diagnostiqué. C’est un instrument efficace qui assure la traçabilité, mais qui n’est pas encore utilisé en Tunisie. Les grandes sociétés de distribution de viande rouge, reçoivent la viande sans aucune traçabilité. La responsabilité de la salubrité de la viande mise en vente incombe à l’Etat . Il est temps d’actualiser toutes les lois et de les mettre à jour» , a-t-il déclaré. Pour sa part, Mondher Laâmiri, vice-président de la Chambre syndicale, a affirmé que le secteur de la production et de la vente animale est totalement marginalisé. L’intervention des autorités dans l’exécution des législations mises en vigueur, est au menu des revendications des Chambres syndicales relevant de l’Utica. «Les commerçants de viande rouge, sont le dernier maillon de toute la chaîne productive. Pourtant, ce sont eux qui se trouvent, actuellement, acculés à régler la note. Nous sommes le bouc émissaire de tout un système. Nous confirmons que le contrôle dans les abattoirs par les vétérinaires est de mise. Nous effectuons des contrôles, par nos propres moyens, parallèlement à ceux réalisés par les autorités qui y sont habilitées. Toutes les parties prenantes dans ce secteur, à savoir les ministères, de l’Agriculture, de la Santé, de l’Intérieur, le corps de métier relevant de l’Utica travaillent tous à garantir une bonne qualité de la viande mise sur le marché pour préserver la santé du consommateur. Tout ce qui a été relaté et repris par les médias fait partie du commerce de la viande dans le circuit parallèle. Ce sont des boucheries anarchiques», conclut Slaheddine Ferchiou.