Aujourd’hui, élection du président de l’Isie
L’Assemblée des représentants du peuple ( ARP) se réunira aujourd’hui en plénière pour élire un président à la tête de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). A deux reprises, les candidats en lice pour ce poste n’ont pas réussi à obtenir la majorité requise de 109 voix, faute de consensus autour d’un seul candidat et en raison de l’absence de la moitié des députés des plénières consacrées à cet effet. Une première plénière s’était déroulée, le 25 septembre 2017, pour l’élection d’un président à la tête de l’Isie. Après le retrait de la candidature de Adel Brinsi, les candidats en lice pour la présidence de l’Isie étaient Nabil Baffoun, Nabil Laazizi, Mohamed Tlili Mansri, Anouar Ben Hassan, Farouk Bouasker et Anis Jarboui. Aucun candidat n’a réussi à obtenir la majorité requise de 109 voix au cours de cette plénière. Ayant obtenu le plus grand nombre de voix, Anis Jarboui (78 voix) et Nabil Baffoun (76 voix) ont été contraints à un deuxième tour de scrutin pour le 26 septembre 2017. Ce deuxième tour était à son tour infructueux. Anis Jarboui avait obtenu 68 voix, tandis que Nabil Baffoun 73 voix, ce qui est au-dessous de la majorité requise. Les membres du bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et les présidents de groupes parlementaires avaient décidé, le 5 octobre 2017, de rouvrir la candidature pour la présidence du conseil de l’Isie. Le dépôt de candidatures pour la présidence du Conseil de l’Instance supérieure indépendante pour les élections a été ouvert le 5 octobre 2017 et s’est poursuivi jusqu’au 12 octobre 2017. L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) avait annoncé, le 13 octobre 2017, la liste des candidats en lice pour la prési- dence du Conseil de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ARP). Les candidats en lice pour la présidence de l’Isie sont Anis Jarboui, Farouk Bouaskar, Mohamed Tlili Mnasri, Nabil Azizi, Nejla Brahem, Nabil Baffoun et Anouar Ben Hassan qui a retiré ce jeudi sa candidature à ce poste. Réunis mercredi, les présidents des blocs parlementaires ont commencé à aboutir à un consensus autour d’un président à la tête de l’Instance supérieure indépendante pour les élections, selon le président du bloc parlementaire du Mouvement Ennahdha, Noureddine Bhiri. Les parties prenantes de cette réunion ont recommandé au bureau de l’Assemblée des représentants du peuple de tenir aujourd’hui une séance plénière consacrée à cet effet, a-t-il dit. « Cette plénière ne devrait aucunement être levée sans aboutir à l’élection d’un président de l’Isie», a-t-il indiqué. L’annonce de la création d’un « front parlementaire progressiste » regroupant des élus des groupes de Mashrou3 Tounes, Afek Tounes ainsi que certains élus de Nida Tounes, a provoqué de vives réactions de rejet de la part notamment de la direction de Nida et du président de son groupe parlementaire. Cette initiative, qui comprend « une bonne dose d’hypocrisie et de mauvaise foi», selon le président du groupe démocrate, Mustapha Ben Ahmed, « cache des desseins inavoués de la part de ses initiateurs ». C’est le député du groupe Al Horra de Mashrou3 Tounes, Sahbi Ben Fredj, qui a annoncé cette initiative dans un statut sur sa page Facebook. Il a déclaré que « les concertations se poursuivent depuis près de deux mois, entre les élus des groupes parlementaires de Machrou3 et d’Afek Tounes ainsi que certains élus de Nida et des indépendants en vue de la formation d’un front parlementaire progressiste ». Ce front « permettra d’unifier les positons et les vues sous la coupole du parlement », a-t-il estimé. Le projet qui, selon lui, est dans sa dernière touche, « ambitionne de rétablir l’équilibre dans le paysage parlementaire ».
Contre l’alliance Nida-Ennahdha
Ce paysage est dominé par l’alliance scellée entre le mouvement Ennahdha et Nidaa Tounes, le 6 juin 2017, laquelle souffle le chaud et le froid. Les deux grands partis au pouvoir ont, en effet, annoncé, dans un communiqué conjoint, signé par les présidents des deux groupes en présence de Rached Ghannouchi et Hafedh Caid Essebsi, la création d’un comité de coordination. Ce comité a pour mission de « renforcer le consensus entre les députés des deux partis dans le but de préserver la stabilité dans le pays ». Une annonce qui a suscité de multiples réactions, y compris au sein des deux mouvements, allant de la surprise à l’inquiétude. Cette alliance a plombé le paysage parlementaire et fait craindre une hégémonie au sein de l’Assemblée des représentants du peuple. Même s’ils tolèrent autour d’eux d’autres groupes qui font, de temps en temps, entendre leur différence, Ennahdha et Nidaa, tirent toujours les marrons du feu. Et c’est justement cette crainte, outre le souci d’un rééquilibrage du paysage parlementaire, qui a présidé à l’annonce de cette initiative. La présidente du groupe parlementaire d’Afek Tounes, Rim Mahjoub qui fait partie de initiateurs du front, a expliqué que « ce front sera composé par des députés et non des partis politiques ». Elle a, toutefois, exclu toute adhésion des députés du mouvement Ennahdha faisant penser qu’il est dirigé, essentiellement, contre l’hégémonie de ce mouvement.
Le niet de Nida Tounès
Le premier à avoir réagi contre cette initiative, est le directeur exécutif de Nida Tounes, Hafedh Caid Essebsi qui s’est fendu d’un communiqué virulent, publié mercredi sur sa page « Facebook », pour menacer « d’exclure du parti et de son groupe parlementaire » tout élu de Nida qui adhère à