Relancer l’investissement et soulager les entreprises
Après l’Utica et la Conect, voilà que le Centre des jeunes dirigeants (CJD) critique, lui aussi, la loi de finances 2018 en projet.
Le communiqué du CJD lui fait les mêmes reproches que l’ensemble des dirigeants d’entreprise : les risques de conséquences négatives sur l’investissement et donc sur la croissance économique et la création d’emplois, ces deux objectifs majeurs du gouvernement d’union nationale. Les jeunes dirigeants d’entreprise mettent le doigt sur certaines faiblesses au niveau de la stratégie économique à long terme «lors de l’élaboration de la loi de finances 2018», laquelle «manquerait de cohérence avec les réformes» annoncées. Le CJD, qui fustige également l’instabilité fiscale, fait appel à une «évaluation claire et transparente de certaines mesures adoptées». Le communiqué se termine sur l’idée de voir la future loi de finances veiller à assurer l’adéquation entre les mesures encourageant l’investissement et la croissance économique, et celles destinées à garantir les équilibres budgétaires de l’Etat, en veillant à la rationalisation des dépenses et à une adaptation conséquente des recettes fiscales. Pourtant, tous les observateurs reconnaissent que le projet de LF 2018 recèle divers encouragements à l’exportation, un secteur qui sera, très bientôt, de nouveau piloté par un Conseil supérieur des exportations présidé par le chef du gouvernement. Pourtant, le projet prévoit plusieurs encouragements à la création d’entreprises et de sérieuses incitations à la création d’emplois. Pourtant, le projet vient secourir agriculteurs et artisans, au point de prendre le risque d’en faire de mauvais payeurs aux yeux des banques. Maintenant, c’est vrai que les chefs d’entreprise ont concédé, cette année, une taxe exceptionnelle de 7,5% en sus de toutes les charges habituelles, et que la compétitivité de leur business s’en ressent, quand ce n’est pas carrément sa rentabilité ou sa viabilité. Et c’est recevable de méditer les surtaxations prévues sur les importations de diverses catégories de produits. Sur ce point-ci, l’argumentaire de l’Utica est troublant : en augmentant le droit de consommation et la TVA, ainsi que le droit de douane, on freine l’importation légale et on encourage la contrebande et cette gangrène de marché parallèle qui ne paie ni douane ni impôts à l’Etat, et qui tue notre économie nationale. Oui, tout cela est vrai, mais comment renflouer les caisses de l’Etat ? A moins d’invoquer, en toute urgence, la clause de sauvegarde au secours des flagrants déficits commerciaux avec certains pays. Plus spécialement ceux qui ne paient pas de douane. Et puis, s’atteler à la modernisation de certaines entreprises publiques qui coûtent cher au Trésor et dont les déficits alourdissent, chaque année, le budget de l’Etat, invitant ainsi à d’autres impôts.