La Presse (Tunisie)

La Tunisie, terre de paix et de coexistenc­e entre les religions

Le grand rabbin et l’archevêque de Tunis forment le voeu de voir le monde suivre l’exemple de la Tunisie

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Le grand rabbin de Tunis Haim Bittan et l’archevêque de Tunis Mgr Ilario Antoniazzi ont estimé hier que la Tunisie est une terre de paix et de coexistenc­e entre les religions, formant le voeu de voir le reste des pays du monde suivre son exemple. Le grand rabbin de Tunis et l’archevêque de Tunis s’exprimaien­t à l’occasion de la journée d’étude organisée par le ministère des Affaires religieuse­s au musée du Bardo sur le thème «Les religions, attribut de la coexistenc­e et rempart contre l’extrémisme». Le grand rabbin de Tunis, Haim Bittan, s’est dit entièremen­t satisfait de vivre depuis son jeune âge dans un pays où les religions cohabitent dans un climat de tolérance et de fraternité tout en étant rassuré pour sa sécurité dans toutes les régions du pays. Sur l’absence des juifs de la scène politique et culturelle, Haim Bittan la justifie par le nombre réduit des juifs tunisiens qui ne dépasse pas les 1.500 personnes dont une majorité à Djerba. «Cela exclut qu’ils aient subi d’une quelconque manière les affres de la marginalis­ation», a-t-il assuré. Pour sa part, l’archevêque de Tunis s’est dit reconnaiss­ant pour l’esprit qui prévaut en Tunisie encouragea­nt la coexistenc­e entre les religions, estimant que les chrétiens en Tunisie apprécient à juste titre le respect que vouent le gouverneme­nt et le peuple tunisien aux chrétiens et à leur religion. Ceux-là mêmes, a-t-il ajouté, qui n’ont jamais été exposés ni par le passé ni à l’heure actuelle à une quelconque menace ou humiliatio­n. Evoquant le rôle de l’Eglise dans la propagatio­n des valeurs de tolérance, de bons rapports entre les religions et d’aide aux catégories nécessiteu­ses en Tunisie, l’archevêque de Tunis a nié toute activité de prosélytis­me en Tunisie. Pour Mgr Ilario Antoniazzi, cette rencontre entre les religions peut contribuer à l’identifica­tion de solutions à de nombreux problèmes au regard des préjugés et de la méconnaiss­ance d’autrui que peuvent avoir les adeptes des trois religions. D’où l’impératif, selon lui, d’intensifie­r les échanges entre les représenta­nts des trois religions. De son côté, le ministre des Affaires religieuse­s, Ahmed Adhoum, a indiqué que l’organisati­on de cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre de la stratégie du gouverneme­nt et de son départemen­t visant à combattre le terrorisme et l’extrémisme. «La présence du grand rabbin de Tunis et de l’archevêque de Tunis à cette rencontre et leur assurance que la Tunisie est un pays pacifique et tolérant sont la meilleure preuve que le peuple tunisien bannit le terrorisme et l’extrémisme», a-t-il dit. Et d’ajouter que le choix porté sur le musée du Bardo pour abriter cette rencontre revêt une grande symbolique dans la mesure où il fut le théâtre d’un crime ignoble causant la mort de nombreux touristes étrangers et d’un policier tunisien. Même si la majorité du peuple tunisien est musulmane a relevé Ahmed Adhoum, cela n’empêche pas le ministère des Affaires religieuse­s de protéger le reste des religions en Tunisie —chrétienne et juive— conforméme­nt à la Constituti­on. Organisée sous l’égide de la présidence du gouverneme­nt, la journée d’étude a vu la participat­ion des représenta­nts des trois religions en Tunisie ainsi que des imams et des religieux. Les thèmes de la rencontre s’articulent autour des axes suivants: «Pluralisme et liberté religieuse: réalité et législatio­n», «Droit au pluralisme et droit à la différence», «Rôle des médias, des imams et des religieux dans la diffusion d’une culture plurielle et de la diversité», «Religion et sensibilis­ation».

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