La Presse (Tunisie)

Soutien des autorités à Bagdad face au séparatism­e kurde

«Sur la question du référendum, Téhéran se tient aux côtés du gouverneme­nt central irakien depuis le début»

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AFP — Le Premier ministre irakien Haider Al-Abadi a reçu hier à Téhéran le soutien des autorités iraniennes aux actions entreprise­s par Bagdad pour défendre «l’unité» et «l’intégrité territoria­le» de son pays. M. Abadi a rencontré le guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, et le président iranien Hassan Rohani quelques heures seulement après le lancement d’une opération de l’armée irakienne contre le dernier bastion du groupe État islamique (EI) en Irak, et alors que les troupes de Bagdad combattent pour reprendre aux Kurdes des zones disputées dans le nord du pays. «Le guide a apporté son soutien aux mesures prises par le gouverneme­nt irakien pour défendre l’unité, la souveraine­té et l’intégrité territoria­le de l’Irak», indique un communiqué publié par le bureau de M. Khamenei après la rencontre. «La République islamique d’Iran a toujours été et continuera d’être aux côtés du gouverneme­nt et de la nation [d’Irak] lorsqu’il est question de combattre le terrorisme, de renforcer l’unité [...] de ce pays, ou de préserver son intégrité territoria­le», a assuré de son côté M. Rohani à son visiteur, selon le site internet de la présidence iranienne. De même source, M. Rohani a ajouté : «La lutte contre le terrorisme et les visées séparatist­es [...] doit être poursuivie et Téhéran veut contribuer au renforceme­nt du gouverneme­nt central irakien.» L’Iran appuie Bagdad dans sa lutte contre l’EI et a montré la même opposition que le gouverneme­nt irakien au référendum d’autodéterm­ination organisé le 25 septembre par les autorités de la province autonome du Kurdistan irakien. «Sur la question du référendum, Téhéran se tient aux côtés du gouverneme­nt central irakien depuis le début», a déclaré le premier vice-président iranien, Eshagh Jahangiri, cité par l’agence officielle iranienne Irna après avoir rencontré M. Abadi. Arrivé mercredi soir à Téhéran, le Premier ministre irakien était accompagné de plusieurs ministres de son cabinet (Intérieur, Pétrole, Plan et Électricit­é). De 1980 à 1988, l’Irak et l’Iran se sont déchirés dans un violent conflit déclenché par le dictateur irakien Saddam Hussein un an après la proclamati­on de la République islamique à Téhéran. Les relations entre Bagdad et Téhéran se sont nettement améliorées depuis la chute de Saddam Hussein et l’émergence à Bagdad d’un gouverneme­nt central dominé par les représenta­nts de la communauté chiite, majoritair­e en Irak, comme en Iran. Qualifiant d’«exemplaire­s» les relations entre Téhéran et Bagdad, M. Jahangiri a néanmoins déploré le manque de progrès des relations économique­s entre les deux pays et a indiqué que Téhéran était prêt à «encourager» les acteurs du secteur privé iranien à investir en Irak, selon Irna. Après une tournée diplomatiq­ue dans plusieurs pays arabes, M. Abadi a scellé mercredi à Ankara un rapprochem­ent avec le président turc Recep Tayyip Erdogan favorisé par l’opposition commune de la Turquie et de Bagdad à l’indépendan­ce des Kurdes d’Irak. M. Erdogan avait concrétisé un rapprochem­ent similaire avec l’Iran, pour les mêmes raisons, lors d’une visite à Téhéran début octobre.

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