La solidarité «trans-catalane» s’organise
Près de 150 personnes ont participé, mercredi soir à Perpignan, à la première réunion d’un «comité de solidaridat catalana»
AFP — «Il se passe des choses graves de l’autre côté de la frontière, il faut être solidaires, nous sommes un même peuple»: dans la partie française de la Catalogne, des sympathisants de la cause indépendantiste organisent la «solidaridat». Près de 150 personnes de tous âges ont participé, mercredi soir à Perpignan (sud), à la première réunion d’un «comité de solidaridat catalana». Elles répondaient à l’appel d’associations catalanes des Pyrénées-Orientales, département du sud-ouest de la France qui englobe presque exactement la partie de la Catalogne (région transfrontalière) qui est située au nord des Pyrénées, donc en France. L’objectif était d’organiser et coordonner la solidarité à l’égard des «Catalans du Sud», comme leurs homologues de France appellent les Catalans d’Espagne. Pour toutes ces personnes, il «est important d’être là», car «il y a des droits fondamentaux qui ont été bafoués» en Catalogne, estime Laura, 28 ans, habitant à Perpignan. «Il se passe des choses graves de l’autre côté de la frontière, il faut être solidaires, nous sommes un même peuple», ajoute-t-elle. De l’autre côté du massif pyrénéen, le Sénat à Madrid s’apprête à entériner la mise sous tutelle de la Catalogne qui pourrait déclarer son indépendance. En accueillant les participants à la réunion de Perpignan, Hervé Pi, animateur de l’antenne française de l’ANC, l’Assemblée nationale catalane (indépendantiste), dénonce en catalan la détention de «prisonniers politiques», en référence aux deux chefs d’organisations indépendantistes catalanes, Jordi Sánchez et Jordi Cuixart, inculpés pour sédition.
La répression va continuer
Et, prévient-il, «la répression va continuer. C’est pour cela qu’on crée un comité de solidarité», justifie-t-il au micro, sur une table dominée par le drapeau indépendantiste. Parmi les initiatives, il est prévu d’informer population, parlementaires et médias — accusés d’ignorer «totalement la Catalogne» — mais aussi d’ouvrir un compte bancaire, «une caisse de résistance» pour pouvoir notamment «aider les prisonniers politiques et leurs familles», explique M. Pi.