La Presse (Tunisie)

Sonates d’automne au parfum de printemps

C’est une nuit de grâce que celle que nous a proposée l’Octobre musical de Carthage dans sa version 2017, mardi dernier à l’Acropolium. Le concert pour piano et violon du duo autrichien Magda Amara et Johannes Fleishmann a drainé un public nombreux, habit

- Neila GHARBI

Durant 1h30, le duo Amara et Fleishmann, dont c’est la première participat­ion à l’Octobre musical, a présenté un programme de partitions diversifié et plaisant. En avant-plan de la scène, le violoniste, ému de se trouver dans cet espace impression­nant qu’est l’Acropolium n’a pu retenir ses mots pour exprimer sa joie de se produire en Tunisie. A ses côtés, la violoniste l’accompagne dans les différents mouvements musicaux. La première partie de la soirée a été consacrée à deux géants de la musique classique : Franz Schubert et Johannes Brahms. Le premier, virtuose du violon, a composé quelques pièces entre sonates et sonatines. Le morceau interprété par le duo est une sonatine pour violon, et piano en ré majeur qui comporte trois mouvements : Allegro molto, Andante et Allegro vivace. Sans trop entrer dans les détails dont nous ne maîtrisons pas les tenants

et les aboutissan­ts, le jeu d’une grande maîtrise a donné satisfacti­on à l’assistance qui applaudiss­ait à chaque fin de mouvement. Puis, le duo est passé à la sonate pour violon et piano n° 2 en la majeur opus 100 de Johannes Brahms qui est une oeuvre de musique de chambre composée en 1886 sur les rives du lac de Thun près de Berne d’où son titre « Thuner sonate », créée à Vienne en Autriche, le 2 décembre 1886 par le violoniste Josef Hellmesber­ger I et le compositeu­r au piano. Publiée en 1887, c’est le poète bernois Widmann, chez qui eut lieu le déchiffrag­e de l’ouvrage, qui la surnomma Thuner-Sonate. Clara Schumann, la muse chère à Brahms, confia : «Aucune oeuvre de Johannes ne m’a ravie aussi complèteme­nt. J’en ai été heureuse comme je ne l’avais été depuis bien longtemps». Cette sonate comprend trois mouvements : Allegro amabile, Andante tranquillo (en fa majeur)- Vivace di qui andante (en ré mineur) et Allegretto grazioso (quasi andante en la majeur) exécutés avec les cordes chaleureus­es et les notes caressante­s de ce duo qui sait extraire la sève d’une musique qui a traversé les siècles sans prendre la moindre ride. Le public ravi a fait honneur aux deux musiciens. Après une courte pause, le duo nous offre dans la deuxième partie de la soirée un répertoire différent du premier : Richard Strauss et Cesar Franck, deux monuments de la musique classique. Plus dansante et plus enjouée est la célèbre valse pour violon et piano « Le Cavalier rose » d’après l’arrangemen­t de Vasa Prihoda. Musique évanescent­e avec un florilège de notes virvelotan­tes pour cette pièce, extrait d’un opéra comique qui se veut «une réflexion douce-amère sur la vie, la fugacité du temps et l’impalpable nostalgie d’amour». La réaction de la salle ne s’est pas fait attendre, un flux d’ovations pour saluer la prestation des artistes qui ont terminé leur ballade musicale en choisissan­t dans le registre de Cesar Franck la sonate en la majeur pour violon et piano qui est l’une des plus jouées et des plus enregistré­es. Composée de quatre mouvements : Allegretto ben moderato, Allegro, Recitativo-Fantasia (ben moderato) et Allegretto poco mosso, la sonate telle que jouée par Amara et Fleishmann révèle le remarquabl­e dosage entre les mouvements et les dialogues entre les instrument­s ainsi que le tempo qui s’accélère pour accroître la tension et l’émotion. Le concert a été une réussite totale, ce qui n’est pas étonnant de la part d’un duo venu d’Autriche, pays de la musique classique par excellence. Les applaudiss­ements nourris du public ont fait revenir sur scène le duo pour un autre morceau choisi.

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Magda Amara et Johannes Fleishmann
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