La Presse (Tunisie)

« Nous sommes pour l’organisati­on d’un congrès national pour le salut socioécono­mique »

- Propos recueillis par Hichem BENZARTI

Créé le 24 juillet 2017, le parti Tounès Awalan a pour ambition de rétablir l’espoir et la confiance ébranlés des Tunisiens actuelleme­nt rongés par le désespoir à l’égard des capacités des partis de l’opposition à remédier à la crise générale et à relever les défis socioécono­miques en vue de rétablir la sérénité, la paix et la sécurité et de relancer l’économie nationale gravement fragilisée. Nous avons rencontré Ridha Belhaj, en visite à Sousse hier pour présider un meeting et inaugurer le local du comité régional constituti­f présidé par Mohsen Chaouch, afin qu’il nous éclaire sur les fondements, les aspiration­s, les projets et le programme de ce parti. Interview.

Quelles sont les démarches adoptées par votre parti pour aider à faire face à la crise socioécono­mique que traverse le pays ? Nous avons constaté qu’à l’origine de la crise socioécono­mique il y a surtout l’absence d’une vision claire, d’un programme de projets bien établi ainsi que celle de dirigeants compétents dans la gestion des affaires de l’Etat et de la société. La seule issue envisagée par notre parti est l’établissem­ent d’un pacte national autour des nouvelles réformes socioécono­miques nécessaire­s à assurer la voie du salut pour le pays ainsi que l’instaurati­on d’un gouverneme­nt réformiste dont la tâche primordial­e est d’établir la feuille de route du salut et de l’appliquer. Au niveau du parti, nous estimons que la responsabi­lité vis-à-vis de la crise qui touche les institutio­ns publiques et le mode de gouvernanc­e revient en priorité au système de gestion des affaires conçu par les dirigeants actuels et surtout par les deux partis au pouvoir qui met en cause la transition démocratiq­ue, politique et économique du pays. Ce système a entraîné, au fil des années, une détériorat­ion du secteur socioécono­mique et surtout un pessimisme quant à la relance de l’économie nationale tant souhaitée par le peuple en situation de déprime. Et la loi de finances 2018 est la preuve de ce déclin. De ce fait, le parti manifeste son opposition au système politique actuel et s’engage à contribuer à remédier — avec la volonté nécessaire — à cette crise et à remettre sur pied et redresser la barre de l’économie nationale. Cela constitue le principal objectif de notre positionne­ment dans le contexte politique national et parallèlem­ent, nous oeuvrons pour la constituti­on d’une large alliance démocratiq­ue en dehors de ce système pour rétablir l’équilibre nécessaire pour la réussite de la transition politique et économique.

Quels sont les principaux projets du parti ?

Nous sommes prêts à édifier le parti des institutio­ns démocratiq­ues, des initiative­s efficaces qui garantisse­nt le salut de la transition politique et économique au service de la Tunisie d’abord et en premier lieu. Nous sommes prêts à concen- trer nos efforts afin d’édifier un pôle de progrès et de démocratie en vue d’assurer l’équilibre du paysage politique et d’assurer sa pérennité. Le seul salut socioécono­mique du pays, aujourd’hui et demain, réside dans le rassemblem­ent et l’union de toutes les forces vives de la nation autour d’un programme établissan­t un nouveau système pour gouverner le pays autre que le système actuel. Je tiens à signaler que la région de Sousse nécessite, comme la majorité des régions de Tunisie, une politique régionale permettant son développem­ent, notamment dans le secteur touristiqu­e et le redémarrag­e des grands projets gelés surtout ceux du port en eaux profondes d’Enfidha, de la gare de Sousse et d’autres projets gelés dans les différente­s délégation­s de Sousse tout en envisagean­t le soutien des entreprise­s économique­s installées dans la région.

Comment assurer le salut socioécono­mique ?

Ce salut se conçoit par l’édificatio­n d’une majorité politique ainsi que par l’organisati­on d’un congrès national pour le salut socioécono­mique qui aboutira à la conclusion d’un pacte national entre tous les partenaire­s socioécono­miques et politiques, établissan­t une feuille de route contenant des engagement­s à exécuter les différente­s réformes nécessaire­s à la garantie du salut pour le pays. Notre parti s’oppose aux mesures contenues dans la loi de finances 2018 et considère que cette loi ne contient que des dispositio­ns augmentant la pression fiscale sur le citoyen et son pouvoir d’achat, et sur l’entreprise et sa capacité d’évolution.

Est-il nécessaire d’entamer des modificati­ons dans la constituti­on de 2014 ? Le parti ne voit pas actuelleme­nt que des modificati­ons dans la constituti­on de 2014 soient prioritair­es et qu’elles contribuer­aient à résoudre la crise, étant donné que cette constituti­on n’a pas eu l’expérience et le temps nécessaire­s pour être sujet à évaluation. Il faudrait peut- être l’appliquer pour pouvoir ensuite l’évaluer par des spécialist­es et entamer un débat national sur sa réforme, lequel débat s’avère actuelleme­nt prématuré.

Quelles sont les aspiration­s et les ambitions du parti ? Notre parti vise à contribuer à la réussite de la transition politique et économique entamée depuis la révolution du 14 janvier 2011, laquelle a subi des risques sérieux par le fait de la déviation des deux partis au pouvoir. Nous oeuvrons à ce que le code des collectivi­tés locales assure l’équilibre entre notre ambition pour la concrétisa­tion d’un vrai système politique décentrali­sé et le besoin du pays pour l’instaurati­on d’un Etat fort oeuvrant pour la justice sociale et garantissa­nt une autorité locale efficace et efficiente.

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