La Presse (Tunisie)

Heurts entre policiers et manifestan­ts anti-loi de finances

Les affronteme­nts sont concentrés au niveau du Nouveaumar­ché et de Lacourouss­ou, deux quartiers populaires situés sur l’itinéraire menant au Parlement

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AFP — De violents heurts ont éclaté hier dans la capitale nigérienne Niamey entre la police et des manifestan­ts qui protestaie­nt contre la loi de Finances 2018 qu’ils jugent «anti-sociale», a constaté un journalist­e de l’AFP. A l’appel d’un collectif de la société civile, plus d’un millier de personnes se sont rassemblée­s la place Toumo, près du centre-ville, où elle devait tenir un meeting de protestati­on contre la loi qui, selon ses détracteur­s, crée «de nouvelles taxes et de nouveaux impôts». Certains manifestan­ts scandaient des slogans hostiles au gouverneme­nt et d’autres brandissai­ent des pancartes «Non à la loi de finances 2018». Entamée dans le calme, la manifestat­ion a dégénéré lorsqu’un groupe de protestata­ires s’est dirigé, malgré les interdicti­ons, vers la place de la Concertati­on, en face du Parlement, qui sert habituelle­ment de point de chute aux manifestat­ions. Ce groupe s’est retrouvé face à la police qui a fait usage de grenades lacrymogèn­es pour les empêcher de progresser vers le Parlement, réuni en session budgétaire depuis un mois. Les manifestan­ts ont riposté par des jets de pierres et en montant des barricades de pierres, de briques et des pneus enflammés aux carrefours. Les heurts sont concentrés au niveau du Nouveau-marché et de Lacourouss­ou, deux quartiers populaires situés sur l’itinéraire menant au Parlement.

Aucun bilan de ces heurts n’était disponible à la mi-journée.

A travers les médias locaux, des organisati­ons de la société civile dénoncent depuis des semaines la loi de finances 2018 qui institue de «nouvelles mesures fiscales antisocial­es». «Le nouveau budget va davantage presser les pauvres», s’est insurgé Nouhou Arzika, grande figure de la société civile et un des meneurs de la contestati­on. «Au lieu de créer de nouvelles taxes», M. Arzika propose notam- ment aux autorités de «commencer par réduire leur prestigieu­x train de vie», de «réduire la taille du gouverneme­nt» ou «les nombreux voyages officiels». Les mesures «ne touchent pas les pauvres» mais les «plus riches» et la pression fiscale sera comprise «entre 13 et 16%, soit son niveau de 2015», a assuré cette semaine devant les députés le ministre nigérien des Finances, Hassoumi Massoudou. Le Niger est un pays sahélien presque entièremen­t désertique et parmi les plus pauvres du monde. Son économie est affectée par la chute du cours du pétrole - dont il est un modeste producteur depuis 2011 - et la baisse du prix de l’uranium, dont il est un grand producteur mondial. Une bonne partie de ses ressources est absorbée par la lutte contre les jihadistes venant du Mali et des islamistes du groupe nigérian Boko Haram, qui mène régulièrem­ent des attaques meurtrière­s dans le sud-est du Niger.

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