La Presse (Tunisie)

«Appliquer la loi avec fermeté»

Pour le responsabl­e «sang et or», l’initiative du bureau fédéral est, certes, salutaire, même s’il faut éradiquer vraiment le problème en punissant sévèrement les fauteurs de troubles

- Walid NALOUTI

«Bannir le huis clos du tableau des sanctions ne résout pas le problème. Toutefois, la mesure de la FTF est salutaire, car le huis clos porte préjudice aux clubs, particuliè­rement dans les circonstan­ces actuelles dans la mesure où le public est d’ores et déjà réduit à cause du quota imposé par les autorités. A mon humble avis, le problème est beaucoup plus compliqué que la simple applicatio­n ou non du huis clos. C’est un problème sociologiq­ue. Sinon, comment expliquer que des groupes de supporters d’un même club se bagarrent entre eux. Les raisons de leurs bagarres sur les gradins n’ont rien à voir avec le football et ce sont les clubs qui payent les pots cassés. Je pense que si on veut résoudre réellement le problème de la violence dans nos stades, il faut tout simplement appliquer la loi avec fermeté. Les textes existent et ne demandent qu’à être appliqués. Les Anglais ont réussi à éradiquer le problème des hooligans en appliquant fermement la loi. Chez nous, on ne sanctionne pas les fauteurs de troubles. Dans bon nombre de cas, les supporters qui causent des dégâts dans les stades se font relâcher le lendemain. Des présidents des clubs intervienn­ent pour les faire relâcher, soi-disant qu’ils sont des enfants du club. D’autres responsabl­es de clubs engagent les avocats du club pour les défendre. Personnell­ement, je suis contre l’idée que le club défend un supporter qui a commis des actes de violence. Je suis contre l’interventi­onnisme. On peut lui payer un avocat s’il n’a pas les moyens de s’en offrir un, mais l’avocat du club n’est pas censé le défendre. Je veux bien qu’on offre à un supporter la possibilit­é d’avoir un avocat, mais il faut que justice soit faite, qu’il soit déféré devant un juge et que la procédure judiciaire aille jusqu’au bout. Pour finir, si je salue l’initiative du bureau fédéral, je pense qu’il vaut mieux qu’il n’interfère pas directemen­t dans la décision du huis clos, à confier à une commission spécialisé­e, et ce, dont l’intérêt de tout le monde, le bureau fédéral en premier, car ça lui permet de garder de la distance et de rester au dessus de tout soupçon».

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