Un premier pas en attendant les vraies réformes
La réforme de la FTF profite aux clubs, certes, mais elle devra être complétée par d’autres sanctions pour que les vrais coupables soient punis.
Ces dernières saisons, le championnat national était régulièrement entaché par le huis clos. Une sanction qu’on a trop utilisée, pratiquement d’une manière automatique, au point que l’absence du public a influé négativement sur le niveau du championnat. A vrai dire, la qualité de notre compétition nationale a beaucoup régressé ces sept dernières années à cause des huis clos instaurés à répétition. Il ne se passe pas une journée sans qu’un huis clos ou même la menace d’un huis clos plane à l’horizon. Jouer devant des gradins vides ou presque vu que même si le huis clos n’est pas instauré, le quota du public bien qu’il ait augmenté au fil des années ne fait pas jouer les équipes devant des gradins complets, a fait fuir les amateurs du football spectaculaire et de belle facture. Sur un autre plan, la régression de la qualité et donc du niveau de notre football, due entre autres à la présence mitigée des supporters, a influé négativement sur la performance de nos clubs et de notre sélection nationale à l’échelle internationale. Il ne faut donc pas se voiler le visage mais regarder la vérité en face : notre football n’est plus ce qu’il était.
S’inspirer du modèle britannique
S’il y a un pays qui a tant souffert des fauteurs de troubles, c’est bel et bien la Grande-Bretagne. Durant des années, le football anglais a subi de plein fouet les agissements des hooligans dont la réputation et la violence ont traversé les frontières. Souvenons-nous des événements qui avaient secoué la ville de Marseille quand les hooligans s’en sont pris aux supporters tunisiens à l’occasion du match Tunisie-Angleterre comptant pour la Coupe du monde de 1998. Depuis cette époque-là, les temps ont changé en Angleterre grâce à la politique ferme menée par le gouvernement britannique. Depuis que Margaret Thatcher a fait du combat contre le hooliganisme sa priorité, ce fléau a fini par disparaître complètement des stades anglais. C’est que la Dame de fer s’est attaquée au mal à sa racine et n’a pas hésité à sanctionner les fauteurs de troubles et de leur interdire l’accès aux stades. Les hooligans ont passé bien des samedis après-midi dans les postes de police, le temps que les matches ont lieu. Certains d’entre eux ont même fait de la prison. Si Margaret Thatcher a réussi son pari de combattre le fléau du hooliganisme, c’est qu’elle a traité ses adeptes comme des criminels. Ce qu’ils sont réellement.
Rationaliser l’accès aux stades
En levant le huis clos du tableau des sanctions, la Fédération tunisienne de football a fait le premier pas dans l’éradication du problème de la violence dans nos stades. Mais s’ils veulent vraiment résoudre le problème, nos responsables fédéraux doivent avoir le courage de s’attaquer aux racines du mal. S’ils veulent punir les fauteurs de troubles, il faut d’abord les identifier. Le temps est donc venu de réorganiser les gradins de nos stades en numérotant les sièges comme c’est le cas dans les stades européens. Bref, le temps est venu de professionnaliser totalement notre football, à commencer par l’accès aux stades. Le jour où on aura identifié un à un les supporters qui franchissent les portails de nos enceintes sportives, on pourra éradiquer la violence de nos stades. Car c’est le vrai fond du problème.