La Presse (Tunisie)

«Redonner vie à nos stades»

- Tarak GHARBI

Le coach cabiste est bien placé pour témoigner des dégâts produits par le huis clos. Son club vient de purger sa sanction de trois matches à H.C., commuée en deux rencontres suite à une grâce fédérale.

«Le huis clos n’a jamais été une solution car il sanctionne le club là où on entend sanctionne­r les supporters. Je crois que le contrôle de l’accès des fauteurs de troubles notoires est plus utile. Ils sont fichés auprès des agents de la sécurité. Comme cela se fait en Europe, il faut trouver des mesures efficaces. Pourtant, le public commence à revenir. Pour les rencontres de l’équipe nationale et celles des coupes d’Afrique, il y a eu régulièrem­ent 40 mille spectateur­s dans les tribunes. Le foot est un spectacle. Nous devons donner de notre sport-roi la meilleure image qui soit. Contre la violence, il faut trouver les solutions adéquates au lieu de faire jouer les rencontres devant des gradins vides. Au contraire, en cette saison de Mondial, il faut montrer nos «Dakhla», il faut redonner vie à nos stades qui doivent dégager une ambiance de fête conviviale. Il faut motiver les gens pour revenir assister au spectacle, car le foot en est un, au même titre qu’un film, qu’une pièce de théâtre....»

Pour le retour progressif du public local et visiteur

«J’ai pu mesurer toute la différence lors de notre dernière sanction. Dieu merci, nous en avons terminé puisque nous bénéficion­s, au même titre que l’EST, le CA et l’USM, d’un match d’amnistie. A la fin de la saison dernière, dans la délicate épreuve du play- out, notre public nous a poussés vers le maintien. Son apport a été décisif pour mettre la pression sur l’équipe visiteuse. Il a joué à fond son rôle de douzième joueur. Même quand nous n’étions pas dans une grande forme, nos fans savaient nous transcende­r. A présent, nous évoluons à Menzel Abderrahma­ne. C’est comme si nous disputions toutes nos rencontres à l’extérieur. Permettre aux abonnés d’accéder au stade lorsque leur club est frappé de huis clos, ce n’est pas vraiment la solution. Nous voudrions que le grand public revienne, que la fédération permette progressiv­ement le retour des supporters du club local et visiteur comme cela était le cas par le passé. D’abord, parce que le niveau technique et la motivation y gagneraien­t énormément. Le footballeu­r se donne à fond lorsqu’il a à se produire devant des spectateur­s. A contrario, devant des gradins vides, c’est comme s’il s’agissait d’un match amical. N’oubliez pas aussi la grande souffrance dans laquelle vivent les trésoriers. Les recettes aux guichets leur manquent, chaque dinar perçu constitue un petit soulagemen­t d’autant plus qu’il y a désaffecti­on des gros mécènes et des sponsors. Les dépenses augmentent, les recettes ne répondent plus aux besoins d’un club d’une L1 profession­nelle. Cela doit cesser !».

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