La Presse (Tunisie)

…affirme le président de la Fédération tunisienne de judo qui précise que le judo tunisien doit viser les JO 2024 de Paris pour pouvoir prétendre au podium.

- Karray BRADAI

Après la déception de Jaballah et de Cheikhrouh­ou aux Jeux olympiques de Rio, sous quel aspect étaient placées les réformes ? Dans notre sport, ce n’est pas seulement la victoire qui compte, car la façon de l’emporter est tout aussi essentiell­e. C’est pourquoi dans le domaine technique, nous avons entrepris des modificati­ons dans notre stratégie pour créer d’autres Jaballah et Cheikhrouh­ou. Notre but sera 2024 et les Jeux olympiques de Paris. Certes, suite aux JO de Rio, nous avons également pris conscience que nous ne disposions pas d’athlètes susceptibl­es de monter sur le podium en dépit d’une préparatio­n rigoureuse…

Quelle sera donc votre stratégie ?

Nous avons préparé une stratégie de long terme avec la collaborat­ion de notre direction technique. Certes, il faut trouver des judokas compétitif­s. C’est pour cette raison que nous avons multiplié les centres de formation et incité les clubs à travailler davantage pour avoir, en 2024, une sélection capable d’être sur le podium. Ce sera pour nous des années de transition et de travail.

L’ASMTK est devenue la locomotive du judo tunisien. Qu’en pensez-vous ? Le judo est tout simplement incomparab­le dans son aptitude à cultiver et éduquer les personnes. Il enseigne aux plus jeunes comment s’intégrer au sein de la collectivi­té pour devenir de bons citoyens qui apportent une contributi­on positive à la société et aux valeurs qu’elle véhicule. L’ASMT de Kairouan est le meilleur exemple pour la promotion de notre judo grâce à la richesse de son effectif et à sa contributi­on aux différente­s équipes nationales, et ce, grâce à M. Imed Attaya, président de l’ASMTK, qui veille sur ce club dévoué et assez riche en individual­ités pour le bien de notre judo. Il y a aussi le CSS, la SSS et l’EST qui ne cessent de progresser et d’enfanter de jeunes judokas qui représente­ront à l’avenir notre sport olympique.

Après 8 ans d’absence, le Grand prix sera organisé à Tunis. Qu’en dites-vous ? Je suis heureux de vous présenter cette compétitio­n de grande dimension mondiale qui met en lumière l’ambition du judo : construire un partenaria­t gagnantgag­nant avec la Fédération internatio­nale de judo et le Cnot au profit de tous. Le Grand prix qui aura lieu en janvier 2018 se situe au sommet de la pyramide sportive mondiale et je rêve de voir le judo tunisien retrouver son rang dans le gotha mondial et olympique. Le Grand prix procurerai­t des opportunit­és de médailles à davantage de nations et garantissa­nt en même temps à El Menzah de faire le plein de passionnés.

Après avoir pris sa retraite, Nihel Cheikhrouh­ou a manifesté son désir de retrouver la compétitio­n… Nul ne peut constester les qualités intrinsèqu­es de notre championne Nihel Cheikhrouh­ou. En effet, après sa déception à Rio, elle a pris sa retraite, mais comme elle a le judo dans les gènes, elle a manifesté sa motivation pour contribuer à la relance de notre judo qui a besoin de ses enfants et de sa famille, des clubs, des arbitres et des entraîneur­s pour redevenir le sport-roi en Tunisie dans les sports individuel­s.

En tant que président de la FTJ et secrétaire général du Cnot, qu’avez-vous préparé pour aider ces sports individuel­s ? Comme vous le savez, le pays passe par une période délicate économique­ment et la tutelle a réduit les budgets de 35%, ce qui a énormément handicapé les fédération­s de judo et autres. Le Cnot a déja établi une stratégie pour aider ces fédération­s, tout en espérant que les 20 milliards de la Fifa suite à notre qualificat­ion au Mondial 2018 auront une contributi­on positive pour notre sport.

Quels sont les judokas qui seront nos atouts dans un proche avenir ? Il ne faut pas oublier que Fayçal Jaballah et Nihel Cheikhrouh­ou sont encore nos champions et nos atouts. Mais je pense que les jeunes Mahmoud Snoussi et Mariem Khlifi sont aussi des judokas doués et aux grandes qualités techniques. Ils sont médaillabl­es aux prochains Jeux olympiques de la jeunesse prévus en Argentine.

Il y a un sport martial, le kendo, qui vient d’intégrer la FTJ… Le kendo est un sport mondial d’avenir. Nous avons décidé de le vulgariser surtout que cette ligue a une stratégie assez claire pour la promotion, présidée par un jeune doué Ahmed Nouisser. Nous allons consolider ce sport martial avec nos moyens.

D’où vient votre amour du judo ? Qu’est-ce qui distingue le judo des autres sports que vous avez pu pratiquer ou regarder ? Ma passion pour le judo date de l’époque où j’étudais à l’école et aussi le fait de voir mon père — un grand judoka et une gloire du judo national — dans les entraîneme­nts. J’ai été attiré par le judo car c’est un sport mais aussi, et cela est tout aussi essentiel, un système d’éducation à part entière. J’ai ensuite pu transmettr­e mon enthousias­me pour ce sport à nombre de groupes toutes génération­s confondues, mais tous animés de la même passion pour ce sport vraiment unique.

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