La Presse (Tunisie)

L’endurance du public

- Par Samira DAMI

Fidèle à sa tradition, le public des JCC a accouru dimanche dernier, dès le lendemain de la cérémonie d’ouverture (le 4 novembre), pour découvrir les films programmés, toutes sections confondues, dans cette 28e édition.

Mais à l’instar des deux dernières sessions, c’était la galère pour ce «bon» public, obligé de souffrir autant pour acquérir les billets d’entrée dans les différente­s salles, en patientant durant deux à quatre heures, dans de longues files d’attente.

Ce qui a poussé une partie de ce public, à bout de patience, à chanter ironiqueme­nt «ce n’est pas là, un festival, mais «Dhaïaât Mahrous» (La ferme de Mahrous), monsieur le directeur». Du coup, vu la longue attente, les spectateur­s ratent les films qui commencent en présence d’un public clairsemé, c’était le cas par exemple, dimanche, vers 15h30 à la salle l’ABC lors de la projection du film argentin «Une nuit d’amour» de Herman Guershuny. Mais franchemen­t, les spectateur­s n’ont rien perdu tant le film se décline comme une gentille comédie romantique au rythme parfois pesant qui ne reflète aucunement le cinéma argentin d’auteur.

«Mieux», les sous-titres en anglais ont compliqué la compréhens­ion des spectateur­s dont certains ont dû quitter la salle.

Pour revenir à ce problème d’acquisitio­n de billets, la direction des JCC devrait trouver une solution pour «faciliter la vie» au public qui pourrait être rebuté par toutes ces heures d’attente. Et on se demande, donc, pourquoi une bonne partie des profession­nels du cinéma, notamment les réalisateu­rs, sont obligés également de présenter un billet pour entrer dans les salles alors qu’ils bénéficien­t de badges. Pourquoi ne pas les en exempter? Ce qui permettrai­t d’alléger les files d’attente et de faciliter les choses au public, que la direction des JCC, à travers l’affiche de cette édition, considère comme la véritable star de cette manifestat­ion arabo-africaine.

Mais a-t-on idée de traiter, ainsi, une star (Le Public) en lui faisant endurer des heures d’attente et de fatigue sous le soleil (quoique printanier) ? Ou s’agit-il là tout juste de paroles en l’air de la direction du festival?

Et à propos d’affiches, il est pour le moins étonnant qu’à l’exception d’un petit nombre accroché tout le long de l’Avenue Bourguiba, il n’y a pratiqueme­nt pas d’affiches ailleurs dans toute la capitale qui indique qu’il s’y déroule un festival de cinéma. Etrange non?

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