La Presse (Tunisie)

Trump soutient à la fois les accusation­s et les dénégation­s !

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AFP — Donald Trump a assuré hier «croire» le renseignem­ent américain, qui soupçonne Moscou d’ingérence dans les élections américaine­s, tout en évoquant la sincérité des dénégation­s de Vladimir Poutine. «Je crois nos agences de renseignem­ent», a répondu le président américain, interrogé lors d’une conférence de presse au Vietnam sur les démentis de Vladimir Poutine. «Je crois qu’il a le sentiment que ni lui ni la Russie n’ont interféré dans les élections». Mais, «que je le croie ou non... je suis avec nos agences», a insisté Donald Trump. Samedi, après sa rencontre avec Vladimir Poutine en marge du sommet de l’AsiePacifi­que (Apec) à Danang, Donald Trump avait longuement mis en avant les dénégation­s de son homologue russe sur les accusation­s d’ingérence de Moscou dans la campagne américaine, laissant entendre qu’il le pensait sincère. Quelques heures après ses déclaratio­ns, la CIA avait cependant confirmé ses accusation­s contre la Russie en expliquant que ses précédente­s «conclusion­s» n’avaient «pas changé». Plutôt discret sur les réseaux sociaux depuis le début de sa tournée asiatique, Donald Trump a envoyé hier matin, avant sa conférence de presse conjointe avec son homologue vietnamien, une série de tweets revenant sur les grands dossiers des derniers jours. «Quand tous les haineux et les imbéciles se rendront-ils compte qu’avoir de bonnes relations avec la Russie est une bonne chose, pas une mauvaise chose ?», a tweeté hier matin avant la conférence de presse le président américain, se réjouissan­t de l’accord de Moscou sur l’impasse de la solution militaire en Syrie. Il s’est par ailleurs félicité des progrès accomplis sur le dossier nord-coréen en annonçant que la Chine allait durcir les sanctions contre Pyongyang, dans un autre tweet. «Le président chinois Xi a déclaré qu’il renforçait les sanctions contre (la Corée du Nord)», a tweeté Donald Trump depuis Hanoï, avant-dernière étape de sa tournée asiatique, qui doit se conclure aux Philippine­s. Air Force One en a pris la destinatio­n à la mi-journée. Lors de son passage jeudi à Pékin, Donald Trump avait exhorté Xi Jinping à faire monter la pression sur le régime nord-coréen qui a procédé début septembre à un nouvel essai nucléaire. «La Chine peut régler ce problème facilement et rapidement», avait-il affirmé, debout aux côtés de son homologue chinois dont le pays assure la quasi-totalité du commerce de la Corée du Nord.

«Petit gros» contre «vieux»

Dans un autre tweet, le président américain a évoqué directemen­t le dirigeant nord-coréen: «Pourquoi Kim Jong-Un m’insulterai­t-il en me traitant de +vieux+ alors que je ne le traiterai JAMAIS de «petit gros» ? Eh bien, j’essaie tellement d’être son ami, peut-être qu’un jour ça arrivera !». Interrogé sur ce tweet lors de sa conférence de presse à Hanoï, le président Trump a confirmé ses vélléités d’«amitié». «Il se passe des choses bizarres dans la vie», a-t-il dit, sur un ton conciliant, alors que la Corée du Nord a qualifié la tournée asiatique de Trump de «va-t-en-guerre». Après celles de Bill Clinton, George W. Bush, et Barack Obama, cette quatrième visite d’un président américain depuis la fin de la guerre (1975) couronne deux décennies d’un rapprochem­ent spectacula­ire entre Washington et Hanoï. Si la Chine est - de loin - le premier partenaire commercial du Vietnam, la défiance vis-à-vis du géant de la région est réelle dans ce pays d’Asie du Sud-est. En cause: ses appétits territoria­ux sur la mer de Chine méridional­e, qui crispent nombre de pays de la région, dont le Vietnam. «Si je peux servir d’intermédia­ire ou d’arbitre, faites-le moi savoir... Je suis un très bon médiateur», a déclaré Trump lors de sa conférence de presse. Plusieurs contrats, dans les domaines de l’aviation et de l’énergie, ont été signés lors de cette visite dans ce pays de 90 millions d’habitants en plein boom économique. Donald Trump n’a pas évoqué la question des droits de l’homme dans ce pays communiste à parti unique où les dissidents sont nombreux derrière les barreaux. Samedi, une musicienne dissidente a été interpellé­e par des policiers après avoir brandi une pancarte sur laquelle était écrit «Je te pisse dessus Trump !» au moment où la voiture du président américain passait. Plusieurs dizaines de dissidents sont actuelleme­nt en prison et les organisati­ons de défense des droits de l’Homme dénoncent le nouveau tour de vis des autorités ces derniers mois. Fin octobre, la fille de dix ans de Mother Mushroom («Mère champignon»), une blogueuse vietnamien­ne emprisonné­e pour dissidence, avait écrit à Melania Trump, la Première dame des Etats-Unis, pour lui demander de l’aide.

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