La Presse (Tunisie)

Circonstan­ces atténuante­s!

Le onze national ira au Mondial même s’il n’a pas sorti le grand jeu face à la Libye

- Skander HADDAD

L’équipe de Tunisie a laissé ses fans sur leur faim. Les férus attendaien­t monts et merveilles du onze national. Tout le monde s’attendait à ce que la sélection nationale sorte le grand jeu et donne du plaisir à ses inconditio­nnels. On voulait un rendement digne du rang de l’équipe de Tunisie. Du coup, la pression s’est mêlée à la fête et l’a un peu gâchée. A défaut d’une grosse prestation, le zone national s’est quand même offert une qualificat­ion au Mondial de Russie, la cinquième de l’histoire après 1978, 1998, 2002 et 2006. Finalement, on ne juge pas une équipe sur un match, mais sur un parcours. Nous n’allons pas jeter des fleurs à Nabil Maâloul, mais ce dernier a réussi à faire remonter la pente à la sélection nationale après la débacle en CAN et deux matches tirés par les cheveux conte la Libye en Algérie puis la Guinée. Toutefois, ce qu’on reprochera au sélectionn­eur national c’est cette déclaratio­n où il a cherché à accuser les médias d’avoir mis beaucoup de pression sur les joueurs. Erreur, monsieur! Toute la Tunisie du nord au sud rêvait d’une qualificat­ion grandiose. Même les hommes politiques, comme d’habitude d’ailleurs, ont profité de l’occasion pour étaler leur patriotism­e et être bec et ongles derrière le onze national. N’était-ce pas une manière de mettre la pression sur le onze national ?

Fermons la parenthèse pour dire que nous ne cherchons à accabler personne et que nous devons garder les pieds sur terre. Nous disposons d’un onze national de moyenne valeur qui reste à la merci de la forme d’un joueur, son maître à jouer à vrai dire, Youssef Msakni en l’occurrence. Quand celui-ci est bien en jambes, tout va dans le meilleur des mondes et le contraire est vrai.

Savoir se remettre en question

Le plus important est que la sélection nationale s’est qualifiée au Mondial 2018. C’est quand même une bouffée d’oxygène pour le football national après une absence de 12 ans sur la scène mondiale. Mais à présent, Nabil Maâloul qui a réussi un parcours sans faute en prenant la relève de Kasperczak doit absolument réviser ses plans. Nous sommes pratiqueme­nt à 6 mois et demi du Mondial. Le sélectionn­eur national a le temps de revoir sa copie, de revisionne­r toutes les rencontres du team national et de corriger les lacunes. Puis surtout de ne plus faire de sentimenta­lisme et de convoquer les meilleurs joueurs selon leur état de forme. Pourquoi par exemple, cherche-t-on à nous faire croire que Hamdi Naguez est le meilleur latéral droit du pays. Nous ne sommes pas convaincu. Nous ne comprenons pas pourquoi Nabil Mâaloul continue à ignorer Iheb Mbarki ?

Au fait, pourquoi le sélectionn­eur national s’est entêté à repêcher Ali Maâloul alors qu’il avait sous la main la solution de rechange, en la personne de Oussama Haddadi ? Et puis, quel est ce nouveau rôle attribué à Badri ? Autant de questions qui laissent perplexes.

Maintenant que le billet du Mondial de Russie est composté, il va falloir mettre de l’ordre dans la maison. Nous voulons bien attribuer des circonstan­ces atténuante­s à Nabil Maâloul et à ses joueurs, mais de grâce qu’ils se remettent en question. Au Mondial, les choses vont changer et nous risquons de tomber dans un groupe de feu. Il faut songer à tout cela dès à présent. Et qu’on ne nous embarque pas en bateau pour aller faire de la simple figuration en Russie. Les férus en demandent plus. Ils veulent une qualificat­ion au second tour comme l’ont fait l’Algérie, le Maroc et l’Arabie Saoudite avant nous.

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