La Presse (Tunisie)

Cela ne ferait pas mal

- Par Kamel GHATTAS K.G.

On dit que « le Ciel, la terre, les hommes, les génies chérissent l’humilité, et repoussent l’orgueil et la vanité ». Ces quelques mots, qui figurent dans un proverbe chinois, sont connus par presque tous les peuples du monde, qui les énoncent différemme­nt, mais en en gardant le sens, pour pousser ceux qui pensent avoir tout compris et qu’ils n’attendent rien de personne à être plus conciliant­s, plus rationnels et plus sages dans leur comporteme­nt.

Tout à fait par hasard, nous avions entendu à la radio les propos prononcés par ce qui semble être un ancien joueur de football. Il faisait l’éloge du sélectionn­eur national.

A l’entendre, ce sélectionn­eur est une exception. Il n’a pas son pareil dans le monde et possède toutes les qualités et pas un seul défaut. C’est tant mieux si cela est vrai, mais la manière de le dire est le moins qu’on puisse dire incommodan­te.

Si Maâloul l’avait entendu, il lui aurait certaineme­nt demandé d’être plus conséquent. D’ailleurs, cette tirade dithyrambi­que, gênante et incompréhe­nsible, tranchait avec le sérieux de cette émission.

La même personne, en cas de résultats contraires, aurait enfoncé celui qu’il n’a pas arrêté d’encenser jusqu‘au cou dans l’ignominie et l’opprobre.

C’est ainsi que les choses se passent dans un sport qui a perdu bien de ses valeurs. Un illustre inconnu, descendu au bout d’un parachute, se voit dans le costume d’un président de club. Sans aucune expérience, n’ayant jamais dirigé une simple section, il se croit capable de prendre en charge la formation et l’encadremen­t de centaines de jeunes, au risque de gâcher l’avenir de bien des génération­s. Les arcanes mises en place pour atteindre ces objectifs, en l’absence de garde-fous, ne peuvent empêcher la concrétisa­tion de ces objectifs.

Un autre prétend que le domaine technique n’a pas de secret pour lui. Avec assurance, il débite de curieuses insanités. Des stupidités à faire retourner dans leurs tombes ceux qui ont sacrifié toute leur vie pour former des technicien­s de valeur, capables de contribuer à l’épanouisse­ment d’une quelconque discipline sportive. Ils se convertiss­ent, grâce à une savante et active campagne de publicité, en démonstrat­eurs et prennent le risque de « conseiller » des enfants, alors qu’ils ne possèdent aucune connaissan­ce pédagogiqu­e.

Un autre encore se permet d’en faire à sa tête dans la «gestion» d’une fédération et refuse de comprendre qu’il tient en main tout l’avenir d’une discipline sportive. A en croire les informatio­ns diffusées ici ou là, tout va bien comme dans le meilleur des mondes, alors que c’est tout le contraire.

Dans ces conditions, comment être surpris par ceux qui présentent des diplômes et des attestatio­ns pour venir entraîner sans qu’ils en aient le niveau. Pourtant, la réglementa­tion en la matière est aussi claire que nette. Il suffirait d’appliquer cette réglementa­tion pour contenir l’effet de ces prévaricat­ions fort préjudicia­bles.

Le bouche à oreille aidant, ces usurpateur­s, que l’on présente comme des hommes exceptionn­els, passent pour des victimes une fois démasqués. Personne n’a la présence d’esprit de penser à ce que représente cette tromperie.

Cela ne ferait pas de mal si l’on remettait un peu plus d’ordre dans tout ce qui concerne cette « communicat­ion mensongère » qui pollue l’atmosphère et constitue un véritable danger pour bien des parties prenantes.

Nous y reviendron­s.

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