La Presse (Tunisie)

Au coeur de l’univers cinématogr­aphique almodovari­en…

Projection du long métrage «Julieta» dans le cadre du nouveau cycle dédié au réalisateu­r espagnol Pedro Almodovar, organisé par le Cinéclub, lundi prochain, à la salle l’Agora à La Marsa.

- Ronz NEDIM

Depuis le début d’octobre dernier, les rencontres bimensuell­es du Ciné-club se sont renouvelée­s à l’Agora avec cette fois-ci un nouveau cycle mettant le cinéma espagnol à l’honneur à travers l’incontourn­able et emblématiq­ue cinéaste Pedro Almodovar. Après les deux projection­s de «Talons aiguilles» avec Victoria Abril et «Volver» avec Penélope Cruz, suivie chacune de débats réussis, les cinéphiles retrouvero­nt une autre oeuvre du réalisateu­r qui a ancré davantage sa réputation de «réalisateu­r de films à femmes». Il s’agit d’un cinéaste dont le parcours est des plus atypiques de l’histoire du cinéma. Issu d’une famille de paysans pauvres de la Mancha, Almodóvar aura été un autodidact­e en tout. Aucune école, aucune formation spécifique ne seront à la base de sa formation. Son apprentiss­age, c’est celui de la vie et de la salle obscure. A 16 ans, après avoir passé son enfance dans des écoles religieuse­s, il se rend à Madrid pour faire du cinéma. Il y vivra de petits boulots avant de décrocher une place aux PTT espagnols. Il y restera douze années où il fera preuve d’une véritable frénésie de création, travaillan­t le jour et tournant la nuit des films en super-8, des romans-photos, écrivant scénarios et nouvelles undergroun­d. Il commencera à se forger une bonne place dans le domaine du cinéma avec la réalisatio­n de Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier en 1980, puis les succès s’enchaînent avec Tout sur ma mère (1999), Parle avec elle (2002), Volver (2006), La piel que habito (2011) et Les amants passagers (2013) . Ses films captent, séduisent et interpelle­nt par leur singularit­é, leurs personnage­s et leurs couleurs. Julieta, son dernier film, sorti en 2016, a déjà été projeté l’année dernière dans le cadre de la 27e édition des Journées cinématogr­aphiques de Carthage. Les cinéphiles et les amoureux du cinéma almodovari­en, pourront le voir ou le revoir durant ce cycle le lundi prochain à l’Agora à partir de 18h30. Il s’agit du film qui a marqué le retour d’Almodóvar après trois ans d’absence. Rompant avec le ton de ses précédents films, les personnage­s sont haut en couleur, hors normes et excessifs, sans qu’il s’agisse de marginaux. Les dialogues et les rapports passionnel­s de la mort et du drame sont les composants essentiels d’un univers cinématogr­aphique unique et humaniste. Dans ce film, où les principaux rôles sont campés par les actrices Adriana Ugarte et Emma Suarez, Almodóvar ne déroge pas aux principaux traits qui marquent son univers cinématogr­aphique. L’émotion, la fatalité, la vie et la mort, la femme, les rapports femmefemme, femme-homme, parentenfa­nt, les notions de mensonge et de vérité qui s’entrecrois­ent dans un univers où les secrets de famille et les drames refoulés nourrissen­t le mystère tout au long du film. Bref, un film riche et intense, façon Almodovar, il vaut certaineme­nt le détour !

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Scène du film Julieta (2016) de Pedro Almodovar avec les actrices Adriana Ugarte et Emma Suarez

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