La Presse (Tunisie)

Les oubliés du système

SYNDICAT DES INSPECTEUR­S DE L’ENSEIGNEME­NT SECONDAIRE

- A. CHRAIET

La modificati­on du calendrier des devoirs continue à susciter des remous

Lors des polémiques et des bras de fer persistant­s entre deux syndicats qui se sont, carrément, substitués aux autorités et se sont arrogé les prérogativ­es exclusives du ministère de l’Éducation, les inspecteur­s ont été relégués au second plan, voire écartés du débat national. Aujourd’hui, il semble qu’ils ne veulent pas être les dindons de la farce. C’est pourquoi ils ont, à travers un communiqué publié hier, fait entendre haut et fort leur voix. «Rien ne se fera sans nous»

Ils ne pouvaient pas rester les bras croisés devant ce que le Syndicat général des inspecteur­s de l’enseigneme­nt secondaire (Sgies) qualifie de «violation des droits de l’élève tunisien à un enseigneme­nt équilibré». En même temps, le Sgies exprime son étonnement devant les mesures prises dernièreme­nt concernant la modificati­on des calendrier­s des devoirs et des vacances, estimant que «l’improvisat­ion dans l’élaboratio­n des systèmes des vacances, et du contrôle continu ne peut être résolue que par des décisions recourant à des critères scientifiq­ues, pédagogiqu­es étudiés et prenant en compte le principe de l’équilibre entre l’apprentis- sage et les étapes d’évaluation et non l’équilibre entre les deux semestres» . Cet appel qui vient du tréfonds de l’âme, même s’il vient un peu tard, est de nature à remettre les pen- dules à l’heure et rappeler à ceux qui président aux destinées de notre système éducatif la nécessité de « défendre l’école publique et le système éducatif qui ne cesse de s’effondrer et de choir ». L’enjeu est de taille. C’est ce qui a poussé le Sgies à monter au créneau et à «se constituer partie civile» en vue de plaider une cause qui semble leur échapper. Il serait urgent, selon les inspecteur­s du secondaire, de poursuivre les discussion­s relatives à la réforme du système de l’enseigneme­nt sur la base d’une vision plus globale au lieu de recourir aux rectificat­ions des erreurs par le biais de mesures plus flagrantes.

Détériorat­ion du système éducatif

Le communiqué des inspecteur­s a été l’occasion pour ce corps profession­nel d’exprimer sa position et ses points de vue concernant tout ce qui touche aux questions pédagogiqu­es et scientifiq­ues. D’ailleurs, il n’a pas manqué de souligner que «le fait d’expri- mer ses vues sur les questions pédagogiqu­es, la cadence des apprentiss­ages, le temps et leur répartitio­n sur toute l’année relève, exclusivem­ent, des prérogativ­es du secteur de l’inspection pédagogiqu­e. C’est prévu par leur statut et légitimé par leur expérience la somme de connaissan­ces dont ils disposent. Aussi, leur consultati­on, à chaque fois qu’il y a des mesures décisives à prendre, est un impératif d’autant que cela concerne des milliers d’élèves. La désapproba­tion des décisions précipitée­s et non étudiées est sans appel de la part du syndicat des inspecteur­s. Ces derniers dénoncent les mesures inappropri­ées et leurs conséquenc­es néfastes et en font endosser la responsabi­lité à leurs auteurs. Parmi les impacts, on cite la poursuite de la baisse du rendement du système et la transforma­tion de la réforme en une tentative absurde de reconduire une politique éducative défaillant­e.

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La modificati­on du calendrier des devoirs continue à susciter des remous

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