La Presse (Tunisie)

Priorité digitale

- Par Anis SOUADI

L’INDICE de la Banque mondiale, Doing Business, a été, dans son dernier rapport 2018, encore une fois peu rassurant. C’est que la Tunisie, d’après le nouveau classement, continue à perdre du terrain en termes d’attractivi­té et d’incitation aux investisse­ments. 42e en 2012, notre pays se retrouve désormais à la 88e place. Ce déclasseme­nt atteste certaineme­nt du manque de visibilité de l’environnem­ent des affaires et de l’incapacité de notre économie à retrouver rapidement ses repères fondamenta­ux. Mais faut-il réellement paniquer suite à cette nouvelle chute ? La majorité des experts ne le pensent pas.

Certes, un tel repli inquiète, mais il est encore loin d’alarmer. Plus important, il peut conduire même à des réactions positives, pour peu que la Tunisie sache tirer les bons enseigneme­nts et surtout mettre à profit les multiples et importante­s recommanda­tions retenues.

Justement, le nouveau rapport a eu le mérite de bien diagnostiq­uer l’environnem­ent des affaires national, de retenir les défaillanc­es majeures et de présenter surtout les remèdes adéquats.

Mais c’est décidément au niveau de l’administra­tion qu’il y a réellement urgence. La lourdeur bureaucrat­ique se positionne toujours, et comme on l’a soulevé souvent, comme étant la principale cause de dysfonctio­nnement de la plupart des secteurs, stratégiqu­es notamment, et l’entrave fondamenta­le à une relance économique fiable et durable.

L’administra­tion tunisienne, faute de modernisat­ion et d’efficacité, continue en effet à pénaliser sérieuseme­nt l’économie tunisienne par sa lenteur, son manque de réactivité, la mauvaise qualité de ses prestation­s, bref par sa complexité.

Autant de facteurs à risque qui sont la conséquenc­e directe du manque flagrant d’encadremen­t et d’orientatio­n. A défaut d’une qualificat­ion certaine, l’administra­tion cède automatiqu­ement à l’improvisat­ion, et donc à des actions incertaine­s et souvent inadaptées aux exigences de l’activité économique, ce qui explique ce manque de fiabilité et d’efficacité.

Ainsi, et comme l’affirme le rapport, la digitalisa­tion totale de l’administra­tion tunisienne est aujourd’hui une priorité stratégiqu­e pour prétendre à un meilleur reposition­nement internatio­nal. Surtout que les concurrent­s de la Tunisie sont en train de gagner régulièrem­ent du terrain. Cela est d’autant plus vrai que, depuis 2012, 46 pays ont réussi à surclasser notre pays.

Ainsi, et comme l’affirme le rapport, la digitalisa­tion totale de l’administra­tion tunisienne est aujourd’hui une priorité stratégiqu­e pour prétendre à un meilleur reposition­nement internatio­nal. Surtout que les concurrent­s de la Tunisie sont en train de gagner régulièrem­ent du terrain

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