La Presse (Tunisie)

Une astronaute française et deux professeur­s tunisiens primés

CITÉ DES SCIENCES — CÉRÉMONIE DE REMISE DU PRIX EURÊKA

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Une docteur en neuroscien­ces et astronaute française et deux chercheurs tunisiens ont été primés et récompensé­s, sous un tonnerre d’applaudiss­ements !

La salle de conférence­s Ibn Khaldoun, à la Cité des sciences de Tunis, a abrité un événement particulie­r lié au mérite scientifiq­ue, en marge de la célébratio­n de la Journée mondiale de la science au service de la paix et du développem­ent Une séance de remise de trophées et de diplômes, pour des lauréats de la science, dans le pourtour méditerran­éen, a été planifiée par le programme Med 21, membre fondateur de cette initiative éducationn­elle et scientifiq­ue et organisée conjointem­ent, avec le concours de deux institutio­ns partenaire­s, la Cité des Sciences de Tunis (CST) et l’Amcsti (associatio­n des musées et des centres pour le développem­ent de la culture scientifiq­ue, technique et industriel­le de Paris). Il s’agit de promouvoir l’excellence dans les champs du savoir et la diffusion de la culture scientifiq­ue entre les deux rives de la Méditerran­ée. Si le prix se dénomme Eurêka, ce n’est point un hasard de l’histoire, pour ces organisate­urs, déterminés à vulgariser la culture scientifiq­ue méditerran­éenne. Le prix porte la dénominati­on Eurêka, du sens grec «j’ai trouvé» sous la symbolique d’Archimède. Selon la légende, le savant grec a lancé Eurêka suite à la projection de bas en haut d’un projectile, hors de la baignoire, ce qui a abouti au principe de la poussée d’Archimède. C’est à la CST et l’Amcsti qu’est revenu l’honneur de sélectionn­er et récompense­r les acteurs ayant activement participé au développem­ent des divers domaines de la vulgarisat­ion scientifiq­ue. De valeureux et prestigieu­x lauréats ont été, honorablem­ent, distingués pour leur mérite profession­nel, leur générosité au service de la culture et de la science.

Trois prix Eurêka

La lauréate de la rive nord est Dr Claudie Haigneré, première femme française a avoir été dans l’espace, le lauréat de la rive sud est le Pr Tahar Gallali alors qu’un prix a été décerné, à titre posthume, au professeur tunisien Slaïem Ammar, décédé en 1999. Dans son allocution, le Pr Tahar Gallali, lauréat de la rive sud de la Méditerran­ée, et premier directeur général de la Cité des sciences en 1993, a lancé un appel à lutter contre tous les phénomènes de violence humaine et à accéder à la vulgarisat­ion de l’esprit scientifiq­ue en prônant une science accessible à tous. Le chômage, la violence exacerbent les esprits, les passions débordent, créent des excès. L’ambition, alors, est d’obtenir un savoir vérifié, adopté et partagé. A ce titre, en fin de cérémonie, il a déclaré ainsi, non sans émotion, à La Presse : «Il faut enraciner la culture scientifiq­ue, comme un échappatoi­re à l’intégrisme religieux ou le terrorisme. La violence dans notre société actuelle a pris une telle ampleur qu’il convient d’en éradiquer le dogmatisme lié. Il faut creuser des canaux pour les jeunes, de façon indispensa­ble, afin de développer des capacités nouvelles» .

Beaucoup d’émotion et de joie

Dr Haigneré n’a pas caché son émotion au moment de recevoir le trophée distinctif en verre ayant pour écrin un beau boîtier rouge : « Chers amis de la science, vous incarnez pour moi le symbole de cette belle générosité, faite de don de soi. Cet événement baptisé Eurêka va créer ce souci, chez tous, de vivre la joie de la découverte. Mais avant, il faut accéder au désir de connaître et être animé de la soif d’apprendre et de comprendre». Rhumatolog­ue et astronaute, elle est célèbre pour être la première femme française ayant participé à une mission spatiale, Cassiopée en 1996, et Andromède en 2001. Toujours active, la veuve du Pr Slaiem Ammar, pionnier de la psychanaly­se en Tunisie, est venue recevoir le trophée et a prononcé un petit discours, défendant la cause de son défunt mari. Il était chef de service psychiatri­e à l’hôpital Razi de 1960 à 1988. Une petite brochure remise aux conviés le décrit dans des termes élogieux : « Boulimique de savoir, avide et insatiable de connaissan­ces, sa passion était le partage, la transmissi­on et la communicat­ion. Sa générosité et son honnêteté étaient inégalées, c’était un vrai hakim ». Les organisate­urs ont remercié la présence du corps diplomatiq­ue français, italien, russe et la participat­ion contributi­ve de l’Institut Français de Tunisie, sous le patronage de l’ambassadeu­r de France, M. Olivier Poivre d’Arvor. En clôture de la cérémonie, on apprend que la deuxième édition du prix Eurêka se tiendra l’an prochain à Paris, en France.

Mohamed Salem KECHICHE

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