La Presse (Tunisie)

Les Etats-Unis autorisent une première pilule connectée

L’Agence sanitaire américaine a autorisé la mise sur le marché d’un médicament «intelligen­t» qui permet de vérifier le suivi d’un traitement par des patients atteints de schizophré­nie, de troubles bipolaires et de dépression.

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Le 13 novembre 2017, la Food and Drug Administra­tion (FDA), l’agence sanitaire américaine, a autorisé la mise sur le marché d’un médicament «intelligen­t» capable d’indiquer si un malade a bien ingéré son traitement. Baptisé Abilify MyCite, il combine un patch et une molécule thérapeuti­que, l’aripiprazo­le, commercial­isée depuis 2002 par le japonais Otsuka sous le nom «Abilify» et prescrite dans le traitement de la schizophré­nie, des troubles bipolaires et de la dépression.

Un capteur qui s’active dans l’estomac

Concrèteme­nt, le patient avale une pilule contenant un capteur, de la taille d’un grain de sel, fait de cuivre, de magnésium et de silice. Il est libéré une fois la pilule dissoute dans l’estomac. Au contact des sucs gastriques, il produit un signal électrique, qui sera capté par un récepteur qui se trouve sur un patch collé sur la cage thoracique du patient. Le patch —qui doit être remplacé chaque semaine— transmet alors ces informatio­ns, comme la date et l’heure d’ingestion du médicament, via un signal Bluetooth à une applicatio­n smartphone. Avec l’accord du patient, le médecin peut aussi consulter ces données sur un site Internet. «Pouvoir traquer la prise des médicament­s prescrits peut être utile pour certaines personnes souffrant d’une maladie mentale» , explique dans le communiqué de la FDA le Dr Mitchell Mathis, directeur de la division des traitement­s psychiatri­ques au centre de recherche et d’évaluation des médicament­s de la FDA. Toutefois, l’agence attend encore des résultats prouvant que ce système de traçabilit­é améliore vraiment la prise régulière de ce médicament. Commercial­isé depuis 2002 aux Etats-Unis, ce dernier nécessitai­t toutefois une nouvelle autorisati­on du fait de ce nouveau dispositif de suivi, afin de vérifier son innocuité. Par exemple, la mise en place du patch MyCite peut provoquer une irritation de la peau chez certains patients. Un désagrémen­t que la FDA a jugé acceptable. Quant au prix de cette innovation, il n’a pas encore été fixé mais dépendra probableme­nt de l’accueil que lui réserveron­t les assureurs santé, comme cela est habituel aux Etats-Unis.

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Le patient avale une pilule contenant un capteur, de la taille d’un grain de sel, fait de cuivre, de magnésium et de silice

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