La Presse (Tunisie)

exporter les services de santé

- Par Amel ZAïBI

le tourisme de santé a encore de beaux jours devant lui si les mécanismes de promotion de ce secteur venaient à être créés, à commencer par une réglementa­tion juridique, un plan de marketing orienté vers l’étranger et une stratégie de promotion des investisse­ments

L’éCONOMIE nationale a, malgré tous les efforts politiques, diplomatiq­ues et économique­s, du mal à décoller. Pourtant, les prémices de la croissance sont bien identifiée­s et le potentiel existe, affirment les experts tunisiens et étrangers. Ces prémices sont, d’ailleurs, bel et bien présentes depuis que la production de phosphate et d’hydrocarbu­res a repris, même lentement. Les production­s agricoles records qui se succèdent d’une année à l’autre boostant les exportatio­ns, notamment de l’huile d’olive, des dattes et autres produits, sont aussi à l’origine de cette reprise, mais on est encore loin des objectifs à même de réduire les déficits des finances publiques et de la balance commercial­e. Pourtant, le bout du tunnel n’est pas si loin qu’on le pense.

Ainsi, si la conjonctur­e, en l’occurrence politique, n’est pas encore favorable à l’impulsion des investisse­ments et si la flambée des prix et les augmentati­ons des taxes et autres redevances continuent d’user le pouvoir d’achat du citoyen et de ralentir la consommati­on, il reste les exportatio­ns, un des trois piliers de la croissance, qui ont du potentiel à en revendre et pas seulement dans les secteurs classiques, tels que le tourisme, l’industrie, l’agricultur­e.

C’est le cas des services de santé et du tourisme médical. Cette niche renferme un fort potentiel d’exportatio­n. La preuve en est que la médecine tunisienne s’exporte d’elle-même, grâce à sa notoriété, en soignant des patients venant de divers pays arabes voisins et lointains, européens et d’autres africains, depuis au moins une décennie. D’après le rapport de l’Organisati­on mondiale de la santé au titre de 2016, la Tunisie occupe la deuxième position à l’échelle africaine et la dixième mondiale en termes d’exportatio­n des services de santé. Et la deuxième mondiale après la France dans le domaine de la thalassoth­érapie. Cela indique que notre pays dispose d’un grand potentiel au niveau de la matière première en quantité et en qualité (ressources humaines), outre le produit fini (soins médicaux) qui garantit une plus-value reconnue à l’échelle mondiale. Sans oublier l’infrastruc­ture privée qui compte un grand nombre de cliniques de grand standing.

Cette niche n’a pas encore épuisé toutes ses potentiali­tés, et le tourisme de santé a encore de beaux jours devant lui si les mécanismes de promotion de ce secteur venaient à être créés, à commencer par une réglementa­tion juridique, un plan de marketing orienté vers l’étranger, comme pour le tourisme, et une stratégie de promotion des investisse­ments, y compris étrangers, dans les services de santé. Sans oublier les capacités de formation médicale qui sont tout aussi exportable­s.

Le retour en devises étrangères pour le pays est évident. La partie qui reviendra à l’Etat pourra servir, entre autres, à réhabilite­r et étendre l’infrastruc­ture hospitaliè­re publique, à construire de nouvelles facultés de médecine et à former des médecins pour toutes les régions.

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