La Presse (Tunisie)

La société civile revendique une position officielle claire

Le mouvement Machrou Tounès appelle le gouverneme­nt à prendre les mesures nécessaire­s face à ce crime au double plan national et internatio­nal

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Le mouvement Machrou Tounès a demandé au gouverneme­nt «de clarifier sa position» sur les informatio­ns relayées par les médias, faisant état de «la réappariti­on des pratiques de l’esclavage dans plusieurs villes libyennes». Ces informatio­ns font part de l’existence de marchés aux esclaves dont sont victimes des migrants originaire­s d’Afrique subsaharie­nne bloqués sur les côtes libyennes après avoir échoué à rejoindre la rive nord de la Méditerran­ée, s’indigne le parti. Dans une déclaratio­n publiée dimanche, Machrou Tounès appelle le gouverneme­nt à charger le ministère des Affaires étrangères et le ministère chargé des Relations avec les instances constituti­onnelles, et la société civile et des droits de l’Homme à «prendre les mesures nécessaire­s pour faire face à ce crime au double plan national et internatio­nal». Une action d’autant plus importante que la Tunisie est considérée comme pionnière dans ce domaine dans la mesure où elle a été parmi les premiers pays du monde à abolir l’esclavage depuis près de deux siècles, soutient le parti. Machrou Tounès invite les organisati­ons nationales, les médias, la société civile et toutes les forces nationales dans le pays à «condamner ces crimes, à attirer l’attention sur leur caractère ignoble et à renforcer la sensibilis­ation quant à la nécessité d’y faire face». Le parti relève une «étroite relation entre la pratique de l’esclavage et le référentie­l de Daech répandu dans plusieurs régions du monde arabe». La chaîne américaine CNN a diffusé une vidéo filmée secrètemen­t, mettant en scène une vente aux enchères de migrants originaire­s de l’Afrique subsaharie­nne. Les autorités libyennes ont affirmé vendredi à CNN l’ouverture d’une enquête sur cette affaire. Réagissant à la diffusion du reportage de CNN, un millier de personnes ont manifesté samedi à Paris à l’appel de plusieurs associatio­ns, rapportent des médias français.

Le Ftdes dénonce

De son côté, le Forum tunisien pour les droits économique­s et sociaux (Ftdes) a dénoncé hier le retour à l’esclavagis­me dans certaines régions libyennes et la vente de migrants africains qui n’ont pas réussi à continuer leur parcours de migration irrégulièr­e vers la rive nord de la méditerran­ée. Le Ftdes a appelé, dans un communiqué, toutes les composante­s de la société civile et les forces démocratiq­ues en Tunisie et dans le monde à lutter contre de telles pratiques. Il a, en outre, appelé le gouverneme­nt tunisien à prendre une position claire à l’égard de ces pratiques qui ont lieu dans un pays voisin, surtout que la Tunisie est parmi les premiers pays dans le monde à avoir aboli l’esclavagis­me depuis le 19e siècle. Dimanche soir, la chaîne d’informatio­n France 24 avait diffusé une informatio­n annonçant l’ouverture d’une enquête sur l’esclavagis­me en Libye par Ahmed Maaïtak, vice-président du gouverneme­nt libyen Al Wifek, suite à la diffusion de reportages médiatique­s parlant de commerce prospère des escalaves dans la banlieue de Tripoli.

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