La Presse (Tunisie)

Une oeuvre tous publics

La nouvelle création de Mohamed Mokhtar Louzir sera donnée en représenta­tion le vendredi 24 novembre à 19h30 au Théâtre de la Ville de Tunis.

- A. DRISSI

D’après le texte de Mustapha Fersi et Tijani Zalila, une production de la Troupe de la Ville de Tunis, Mokhtar Louzir fait sa propre lecture de l’oeuvre originale et pose un regard nouveau et pertinent sur les révolution­s. Al Bayadek, c’est histoire d’une déception causée par la tyrannie. La pièce raconte l’histoire d’une famille partie pour labourer une terre pour vivre. Durant une année de sécheresse, un intrus a racheté la terre et a obligé cette famille à travailler pour lui. Les jeunes de la famille refusent l’injustice et décident de rejoindre l’insurrecti­on contre les maîtres. Le plus jeune de cette famille sera la victime de cette action. La famille continuera la lutte et finira par gagner, mais le nouveau leader des révolution­naires deviendra rapidement un dictateur. «Ce texte écrit en 1970 par deux éminents dramaturge­s et édité en 1992 demeure d’une actualité poignante, j’irai jusqu’à dire que les événements que nous avons vécus l’ont rattrapé; de surcroît, c’est un texte d’une générosité qui autorise plusieurs lectures scéniqueme­nt parlant», s’exprime le metteur en scène à propos de son approche du texte. Et il ajoute : «Tous les protagonis­tes sont des personnage­s anonymes, et ils le sont tous, dotés d’un statut social éphémère d’où leur insoutenab­le légèreté. Ils sont porteurs d’un discours qu’ils n’assument pas, ils évoluent entre utopie et dystopie. Je ne suis pas dans une démarche convention­nelle quant au traitement de ce spectacle, non par fantaisie de metteur en scène, mais parce que ce texte n’est pas écrit de façon convention­nelle, et si par moments les auteurs usent de techniques, c’est pour se créer des repères. Loin de toute dimension tragique, les personnage­s, dans leur utopie et dystopie, vivent un drame sociopolit­ique, la motivation des uns étant une mainmise sur le pouvoir alors que chez les autres, c’est une reconquête de ce pouvoir censé être libérateur ». «Al Bayadek» interprété par Chedi Mejri, Maysa Sassi, Rania Agherbi, Zied Mechri, Ahmed Hachicha, Malek Labbaoui, Sarra Sanaâ, Yasmine Fathalli, Yosra Ammouri, avec la participat­ion de Rim Zeribi, est une oeuvre tous publics à voir et même à revoir.

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