Abstention… Quoi faire ?
Dans moins d’un mois, démarrera la période électorale relative aux élections municipales de mai 2018. Cette importante étape du processus démocratique entrera donc de plain-pied dans une phase de préparation cruciale dont dépendront en grande partie aussi bien le déroulement du scrutin que ses résultats. Qu’a-t-on préparé pour que ce rendez-vous soit une nouvelle réussite en termes d’élections libres et démocratiques, de forte participation des électeurs et de représentativité de la volonté réelle de tout un peuple dans sa diversité ?
A la lecture des derniers mouvements de protestation et des derniers sondages, pas grand-chose. On laisse la cherté de la vie devenir la première préoccupation du citoyen, toutes catégories confondues, et la rivalité politique, au demeurant naturelle, entre partis au pouvoir et opposition hypothéquer l’action et le rendement politiques en général. Au sujet des prochaines élections, une autre polémique la semaine dernière, née de l’alerte lancée par une partie de l’opposition qui craint que Nida Tounès ne profite de sa présence dans les rouages de l’Etat (gouvernement et administration) pour bénéficier de certains « avantages », dont elle ne dispose pas. Certains partis de l’opposition ont même appelé, pour cela, au remplacement de l’actuel gouvernement par une autre équipe composée de technocrates et à la condition en sus que ces derniers ne se portent pas candidats aux prochaines élections.
Jusque-là, aucun parti politique ne semble s’être soucié outre mesure des forts taux d’abstention des électeurs recueillis par les différents sondages ni par les témoignages des citoyens via les médias (en tous genres) et les réseaux sociaux qui affirment ouvertement ne plus avoir confiance en la classe politique dans son ensemble, censée trouver les solutions à leurs problèmes. Des analystes expliquent même que ce déficit de confiance en l’élite politique serait à l’origine, en partie du moins, de la colère sociale et de la montée de l’insécurité. D’aucuns s’interrogent sur les raisons de l’immobilisme des partis politiques sur cette question et leur incapacité à inverser la donne. Serait-ce par manque de stratégie ou de vision ? Sans doute les deux. L’absence de vision stratégique n’a-t-elle pas, faut-il le rappeler, paralysé tous les gouvernements qui se sont succédé depuis la période de la Troïka (Ennahdha, CPR et Ettakatol), malgré tous les efforts et les résultats positifs enregistrés ? Jusqu’à quand les partis politiques feront-ils la sourde oreille, alors que les électeurs sont l’autre principal facteur de réussite de toute échéance électorale ? A titre informatif, au dernier sondage d’Open Sigma sur les intentions de vote aujourd’hui, le taux d’abstention a atteint 53,5% pour les législatives et 43,7% pour la présidentielle. Bon à savoir, au-delà des marges d’erreur.
Jusqu’à quand les partis politiques ferontils la sourde oreille, alors que les électeurs sont l’autre principal facteur de réussite de toute échéance électorale ?