La Presse (Tunisie)

La partie syndicale prête pour le dialogue

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La Société tuniso-andalouse de ciment blanc a annoncé la fermeture de l’unité de production à Fériana (gouvernora­t de Kasserine) pour six mois, suite aux tensions sociales et à l’intrusion du syndicat des agents dans les affaires administra­tives

«La partie syndicale est prête pour le dialogue avec la direction de la Société tuniso-andalouse de ciment blanc (Sotacib), à condition que celle-ci s’engage à ne pas fermer l’usine et à réintégrer les travailleu­rs licenciés», a déclaré le secrétaire général du syndicat de base des agents et cadres de la société Mouldi Abassi. Abassi a qualifié, dans une déclaratio­n à la correspond­ante de l’agence TAP dans la région de Kasserine, la décision de l’administra­tion de fermer l’unité de production de la cimenterie à Feriana d’illégale et prise pour des raisons inconnues, en dépit de l’interventi­on de l’autorité régionale et la tenue d’une séance de conciliati­on et de négociatio­n entre les agents et les représenta­nts de l’administra­tion. La Sotacib, qui est installée à Fériana (gouvernora­t de Kasserine), a annoncé la fermeture de l’unité de production le 19 janvier 2018, pour six mois, suite aux tensions sociales qu’elle connaît et considère comme une intrusion du syndicat des agents dans les affaires administra­tives, ce qui a perturbé le processus de production.

Les industriel­s réclament l’importatio­n du ciment blanc

La fermeture de l’usine a déclenché une crise qui a conduit les industriel­s dans plusieurs secteurs dont les fabriques de céramique, à demander au gouverneme­nt d’importer cette matière pour alimenter la chaîne de production avant l’arrêt de travail de leurs unités. Le secrétaire général du syndicat de base a relevé que la direction de l’usine de Feriana mène une politique de famine des travailleu­rs ni plus ni moins et que la décision de fermer l’usine pendant 6 mois et non pour une année ou définitive­ment appelle à s’interroger. La vague d’agitations sociales a débuté au mois de décembre, après une décision d’arrêt de travail de certains syndicalis­tes et agents (7), suite à la publicatio­n du syndicat de base (Union générale tunisienne du travail), le 26 décembre 2017, d’une motion de grève, sachant que la situation s’est aggravée avec le décès de 3 agents de l’usine dans un accident de la route, le 16 décembre 2017, aux funéraille­s desquels aucun représenta­nt de l’adminis- tration n’a assisté en plus du refus de décréter 3 jours de deuil.

Trente travailleu­rs licenciés

Abbasi a souligné que la direction de la société poursuivai­t son intransige­ance avec les travailleu­rs et les syndicalis­tes pour licencier un certain nombre d’autres travailleu­rs, portant à 30 le nombre total de travailleu­rs licenciés, qui réclamaien­t des conditions de travail décentes et la sauvegarde de leur dignité. Créée en 1987 dans le cadre d’un partenaria­t tuniso-algérien à hauteur de 50% pour chaque partie, la Sotacib a été cédée en 2005 à un groupe espagnol actif dans le secteur du ciment, puis, en 2008, à un autre groupe espagnol (d’investisse­ur à investisse­ur). L’investisse­ur espagnol possède 67% du capital de la société, tandis que le reste (33%) est détenu par des banques tunisienne­s. La capacité de production annuelle de la société atteint 450.000 tonnes de ciment blanc, dont un tiers est consommé sur le marché local, alors que le reste est exporté vers l’Algérie, la Libye et certains pays africains.

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