«Je suis pour la suppression du mercato hivernal»…

…Affirme l’ex-président du club hammamlifois, qui estime que la situation financière des clubs des Ligues 1 et 2 n’encourage pas à avoir de nouveaux joueurs dans leurs effectifs

«J’étais surpris par la pauvreté de ce mercato hivernal. Il y a peu de mouvements enregistrés lors de cette période de transferts. Certes, il y a eu beaucoup de rumeurs en tous genres. D’après mon expérience et vu la crise économique dans notre pays, ce mercato hivernal, je n’en vois pas l’utilité à part créer des perturbations pour les entraîneurs et les clubs. A mon avis, il faudrait le supprimer. Les clubs qui recrutent en hiver sont ceux qui se sont trompés en été pendant l’intersaison. Ils se trouvent dans une mauvaise situation sportive et veulent tenter de modifier le cours de l’histoire. Ils y parviennent rarement et agissent souvent dans la précipitation. Le mercato d’hiver a une logique qui lui est propre et qui n’a rien à avoir avec la logique qui guide le mercato d’intersaison. En effet, le marché des transferts estival à une logique de construction, c’est-à-dire les clubs élaborent leur effectif pour la saison à venir en trouvant un juste compromis entre les désirs de l’entraîneur et l’état des finances. Cet assemblage demande réflexion et au préalable les décideurs, à l’instar les présidents, des directeurs sportifs et des managersentraîneurs, doivent évidemment déterminer une stratégie qui doit être la ligne directrice pour la saison à venir. Cette stratégie doit inclure une part d’anticipation : les stages de l’équipe de Tunisie, comme celui de Doha, la coupe d’Afrique, les ligues des champions, etc., dont le calendrier est arrêté plusieurs années avant le début de la compétition. Au mercato hivernal, la réflexion, la tactique et l’anticipation n’ont pas lieu d’être, ou si peu. Les seuls clubs à faire preuve de stratégie sont ceux qui profitent du mercato hivernal pour anticiper le mercato estival et ainsi prévoir la construction de l’effectif de la saison suivante. Seulement, ce n’est pas donné à tous les clubs, il faut avoir les moyens sportifs — être dans une situation suffisamment positive pour pouvoir, dès la mi-saison, réfléchir à la saison suivante — et financiers — avoir un budget colossal — alors que les stades sont vides et il n’y a pas de recettes. Ce qui complique la tâche des équipes moyennes qui n’ont pas de ressources humaines et financières pour faire face à ce mercato hivernal qui a perdu son statut de sauveur».