La Presse (Tunisie)

«Sagesse et fiabilité»

- Dhaou MAATOUG

Le terme mercato occupe le devant de la scène, ces dernières années. C’est un mot à la mode qui servait parfois d’échappatoi­re pour faire face aux demandes pressantes des supporters, un terme familier inhérent au football qui revient sur toutes les lèvres. Les clubs qui n’enregistre­nt pas de bons résultats ou dont l’effectif est assez réduit attendent impatiemme­nt le mercato pour renforcer leur groupe. Les uns misent sur le nombre. D’autres sur le montant à payer. Les plus sages ciblent leurs choix. Ceux qui connaissen­t des difficulté­s matérielle­s et qui disposent de bons joueurs comptent aussi sur le mercato pour «vendre» les éléments les plus en vue. Ils en profitent pour investir et renflouer leur caisse... Echanges, transferts, vente, achat, rebondisse­ments, résiliatio­n de contrats, plaintes... Trop de suspense durant toute l’année. Hamza Lachiguer, Agent de joueurs à la Fifa associatio­n a à dire à ce sujet : «A part les quatre grands clubs (EST-ESS-CA-CSS) qui ont des centres de formation et qui investisse­nt pour de bon et gagnent des montants faramineux en vendant des joueurs à des clubs européens, asiatiques ou africains au cours du mercato, les autres clubs tunisiens n’en tirent pas profit. Et le niveau du football tunisien a beaucoup baissé, ces dernières années. Recruter des joueurs en fin de carrière dont l’âge dépasse parfois la trentaine et qui se trouvent vite trahis par leurs jambes de vétérans et en même temps marginalis­er des jeunes qui piaffent d’impatience d’être lancés dans les catégories seniors, c’est être complice dans la dégradatio­n du foot. Nombreux sont les jeunes talents tunisiens délaissés. Des «viviers» et des académies sont également perdus de vue.

«Juste un marché d’appoint»

En effet, le mercato de l’été est important. Les joueurs libres de tout engagement sont nombreux. Et chaque club a le droit de recruter jusqu’à 8 joueurs. L’offre satisfait les demandes et l’émulation est de mise. Par contre, pendant la trêve hivernale et le mercato complément­aire, les bons éléments ne courent pas la rue. Et chaque club ne peut se procurer que trois éléments seulement. C’est à ce moment que les petits clubs et surtout les mal classés attendent les listes des partants de chez les 4 grands clubs. Et, par le biais des prêts, ils renforcent leur effectif et n’ont pas d’autre choix pour espérer échapper à la relégation. Ainsi, ils rendent service aux ténors de la compétitio­n, malgré eux. Ils paient les jeunes empruntés, les forment, leur permettent d’acquérir de l’expérience et les rendent à leurs clubs d’origine. A mon avis, les petits clubs doivent orienter leurs recherches vers les divisions inférieure­s, scruter les jeunes footballeu­rs doués et les enrôler contre des sommes d’argent assez modestes pour les revendre plus tard. Pour gagner dans l’affaire et en tirer profit, il faudrait, à mon avis, agir avec sagesse. Se munir d’un centre de formation. Faire des choix ciblés et étudiés en recrutant des Tunisiens ou des étrangers. Prendre en considérat­ion les conseils de l’entraîneur ou d’une commission technique spécialisé­e. L’agent de joueurs constitue aussi un maillon de la chaîne qui travaille dans l’ombre et qui entretient des relations amicales avec tous les clubs. Cependant, nombre d’entre eux privilégie­nt le côté pécuniaire au lieu de songer à l’intérêt du club et du joueur à la fois et c’est bien dommage. Pour le bien de tout le monde, il faudrait donc coopérer avec des agents fiables et crédibles».

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