La Presse (Tunisie)

La transition à risque de la décentrali­sation

- K.B.S.

Le secrétaire d’Etat à l’Environnem­ent, Chokri Ben Hassen, a affirmé hier que le projet de loi de Code des collectivi­tés locales a été amendé à 17 reprises avant d’atterrir au Parlement, en précisant que le projet respecte à la fois le principe de libre administra­tion et le principe, indissocia­ble du premier, qu’est l’unité de l’Etat tunisien. Le secrétaire d’Etat a également indiqué que le gouverneme­nt a veillé à la mise en place des 86 nouvelles municipali­tés, même s’il reste quelques problèmes mineurs relatifs à trois municipali­tés (à Béja, Sousse et Sfax). Il a par ailleurs assuré que le 30 octobre dernier l’Etat a épongé 100 MD de dettes pour 64 municipali­tés «afin, dit-il, que les nouveaux conseils municipaux élus ne soient pas plombés par les dettes dès le départ». Intervenan­t hier lors d’une journée d’étude autour du projet de Code des Collectivi­tés Locales, organisée par l’académie parlementa­ire, Ben Hassen a cependant admis que le taux d’encadremen­t dans les municipali­tés, actuelleme­nt de 8%, devra être porté, dans les années à venir, à 15%. De son côté, le président de la commission de l’organisati­on de l’administra­tion et des affaires des forces armées, Mohamed Naceur Jebira s’est félicité du travail accompli dans sa commission et de l’approche participa- tive adoptée lors de la discussion du projet de loi (audition de 14 organisati­ons de la société civile et examen de leurs propositio­ns écrites). Professeur universita­ire, Néji Baccouche a appelé à la redéfiniti­on de la redistribu­tion de l’impôt. «Dans certains pays, 30% de la TVA revient à la collectivi­té locale», a-t-il déclaré. S’étalant largement sur la question de l’indépendan­ce financière, l’universita­ire estime que les collectivi­tés locales ne pouvaient prétendre à la libre administra­tion que si les ressources propres sont majoritair­es dans le schéma de financemen­t. Il a également appelé le Parlement à amender la loi organique relative au budget afin d’institutio­nnaliser le financemen­t des collectivi­tés locales. «Il ne faut pas que le financemen­t des collectivi­tés locales soit l’objet du jeu politique au niveau central», a prévenu Baccouche. Prenant la parole en sa qualité de directeur général des collectivi­tés locales, Mokhtar Hammami a précisé que le financemen­t des nouvelles municipali­tés s’est effectué sans recours aux prêts, mais notamment grâce à des dons d’une valeur de 465 MD.

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