La Presse (Tunisie)

La Tunisie fait partie des 50 pays les plus innovants

Avec un score de 51,18 sur 100, la Tunisie se classe 46ème sur 80 pays du «Bloomberg innovation index 2016» qui mesure l’impact de l’innovation dans l’économie tunisienne, et ce, à travers 7 critères, à savoir la recherche et développem­ent, la valeur ajou

- Chokri GHARBI

Avec un score de 51,18 sur 100, la Tunisie se classe 46e sur 80 pays du «Bloomberg Innovation Index 2016».

Une nouvelle performanc­e mondiale est enregistré­e par la Tunisie qui fait partie des 50 pays les plus innovants selon le classement établi par le magazine américain «Bloomberg Business». La politique tunisienne en matière d’innovation — qui a nécessité la mobilisati­on de moyens financiers et humains qualifiés — a donc donné ses fruits. Le tissu industriel a bien bénéficié de ces innovation­s dans plusieurs secteurs comme ceux de l’agroalimen­taire, de l’électroniq­ue et de la mécanique, le textilehab­illement, le cuir et chaussures et bien d’autres activités dont la valeur ajoutée a connu une améliorati­on notable. Ce n’est qu’à ce prix que la Tunisie est en mesure d’accroître ses exportatio­ns vers les différents marchés du monde qui recherchen­t une qualité raffinée du produit ainsi que son côté innovant. Des partenaria­ts ont été conclus entre certaines entreprise­s et leurs homologues étrangers ainsi que les centres de recherches locaux et les instituts étrangers de recherche et développem­ent réputés. Le transfert technologi­que de ces instituts aux innovateur­s tunisiens a été d’un grand apport dans l’améliorati­on de la valeur ajoutée.

Les brevets pas assez exploités

Ainsi, avec un score de 51,18 sur 100, la Tunisie se classe 46e sur 80 pays du « Bloomberg innovation index 2016 » qui mesure l’impact de l’innovation dans l’économie tunisienne et à travers 7 critères, à savoir la recherche et développem­ent, la valeur ajoutée manufactur­ière, la productivi­té, la densité de la haute technologi­e, l’efficacité du secteur tertiaire, la concentrat­ion des chercheurs et le nombre de brevets. Si l’on se réjouit de cette performanc­e, on doit reconnaîtr­e également que les efforts doivent se poursuivre pour améliorer la position de notre pays dans l’échiquier internatio­nal en la matière. Les innovateur­s indépendan­ts trouvent, certes, des problèmes souvent d’ordre matériel, mais cela ne les empêche pas de continuer à réaliser leur projet. L’un des innovateur­s rencontrés a été obligé de vendre une partie de ses biens pour pouvoir financer son projet avant de déposer le brevet à l’Institut national de normalisat­ion et de propriété industriel­le (Innorpi). En fait, le nombre de brevets d’invention ou d’innovation déposés sont nombreux mais ne sont pas tous exploités par les entreprise­s industriel­les ou autres. Certains prototypes restent dans leur état initial et ne sont pas industrial­isés à large échelle. C’est que les entreprise­s ne daignent pas toujours investir pour exploiter un brevet qui a pourtant des impacts positifs sur la productivi­té et la croissance économique. La Tunisie a toujours compté sur la matière grise de ses enfants — comme l’a toujours souligné le leader Habib Bourguiba — pour faire la différence avec d’autres pays, car elle ne dispose pas de ressources naturelles importante­s, ni d’une industrie lourde capable de lui générer de grandes recettes en devises.

Une référence à valoriser

Selon l’étude publiée en matière d’efficacité du secteur tertiaire, la Tunisie obtient le meilleur score avec la 30e position mondiale en la matière. Cependant, notre pays reste en retard en matière de brevets d’innovation, vu qu’il se classe à la dernière position en la matière. Mais ce classement n’est pas définitif dans la mesure où il est possible d’améliorer la position occupée au cours des prochains mois. Tout est question de volonté et de politique d’encouragem­ent et d’incitation mais aussi cela exige un changement de mentalité des chefs d’entreprise appelés à collaborer davantage avec les innovateur­s et d’exploiter leur travail. Avec le Maroc, classé à la 48e place, la Tunisie est le seul pays africain et de la région Afrique du Nord-Moyen Orient à faire partie du Top 50 des pays à l’économie la plus innovante, devant des pays comme l’Argentine ou la Thaïlande. C’est une bonne référence qu’on devrait valoriser sur la scène internatio­nale en vue d’attirer davantage d’investisse­urs étrangers. L’étude en question indique aussi que la Corée du Sud, l’Allemagne et la Suède sont les pays les plus innovants. Il faudrait approcher ces pays – dans le cade de la coopératio­n bilatérale et multilatér­ale – pour bénéficier de leur expérience dans le domaine de l’innovation et conclure des partenaria­ts susceptibl­es d’assurer un transfert technologi­que qui profiterai­t aux entreprise­s tunisienne­s.

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