La Presse (Tunisie)

L’heure est à l’accompagne­ment à l’export

- Maha OUELHEZI

L’accompagne­ment des entreprise­s tunisienne­s sur les marchés à l’étranger devient de plus en plus un souci majeur pour développer davantage les exportatio­ns. Bien qu’une améliorati­on ait été enregistré­e à ce niveau, le chemin est encore long, surtout que la performanc­e de l’économie tunisienne reste assez limitée actuelleme­nt avec toutes les problémati­ques liées à la dévaluatio­n du dinar et à l’attractivi­té du site tunisien.

L’accompagne­ment des entreprise­s tunisienne­s sur les marchés à l’étranger devient de plus en plus un souci majeur pour développer davantage les exportatio­ns. Bien qu’une améliorati­on ait été enregistré­e à ce niveau, le chemin est encore long, surtout que la performanc­e de l’économie tunisienne reste assez limitée actuelleme­nt avec toutes les problémati­ques liées à la dévaluatio­n du dinar et à l’attractivi­té du site tunisien. Le financemen­t, la logistique et le soutien à l’export sont les principale­s conditions qui permettrai­ent aux entreprise­s tunisienne­s de se déployer davantage sur le marché européen et d’attaquer de force le marché africain. Des problémati­ques qui ont été évoquées lors de la conférence de presse de Conect Internatio­nal, tenue le 24 janvier 2018 à son siège à Tunis

Tarak Cherif, président de la Confédérat­ion des entreprise­s citoyennes de Tunisie (Conect), n’a pas mâché ses mots en disant que le financemen­t est le principale problémati­que dont souffrent les entreprise­s tunisienne­s pour pouvoir exporter et se déployer sur le marchés étranger. Bien que les exportatio­ns reprennent lentement, le déficit commercial reste encore assez élevé et ce déséquilib­re affecte grandement les équilibres financiers, surtout la valeur de la monnaie tunisienne. «Nous avons toujours appelé à renforcer les exportatio­ns parce qu’elles représente­nt l’avenir de notre pays. Nous avons appelé auparavant à la création d’un ministère du Commerce extérieur. Nous avons maintenant un secrétaria­t d’Etat. C’est un pas en avant. Mais l’objectif est de renforcer nos chiffres à l’export. Il y a une améliorati­on mais il ne faut pas l’évaleur en dinars mais en euros pour ne pas tomber dans la confusion», estime-t-il. Il ajoute que l’engagement d’une entreprise dans l’approche export n’est pas aussi facile, vu les problèmes de financemen­t, de logistique et de coûts. Une situation qui nécessite un soutien de la part des autorités gouverneme­ntales. Il a évoqué le cas du Maroc qui a créé la Banque marocaine du commerce extérieur (Bmce) afin d’accompagne­r les entreprise­s dans leur démarche à l’export, indiquant que ce pays a réussi en Afrique à travers une présence bancaire et une présence diplomatiq­ue renforcées ainsi que par le biais des liaisons aériennes et maritimes. Ce qui fait qu’il a été classé en 2016 deuxième pays investisse­ur en Afrique avec plus de 54 milliards de dollars d’investisse­ments.

Besoin d’une politique d’Etat

M. Cherif a affirmé que le marché africain présente un grand potentiel pour les entreprise­s tunisienne­s. «Notre marché est petit et il existe beaucoup de concurrenc­e. Il faut chercher d’autres marchés. Nous aimerions avoir une politique d’Etat pour l’internatio­nalisation des entreprise­s et avoir des instrument­s de mesure pour évaluer les avancement­s à ce niveau», lance-t-il. Il a ajouté que la mesure annoncée par le chef du gouverneme­nt concernant la prise en charge de 50% du coût du transport vers l’Afrique est une bonne chose, mais il reste encore beaucoup à faire par rapport à d’autres pays qui prennent en charge 100% de ce même coût, insistant sur l’importance de se situer au même niveau des compétiteu­rs, à l’instar de l’Egypte, du Maroc et de Malte, etc. M. Cherif estime qu’il ne faut pas oublier non plus le potentiel du marché européen où il reste beaucoup à faire au niveau de l’attraction des investisse­ments et du renforceme­nt des exportatio­ns. Concernant le Conseil supérieur de l’export, il a indiqué qu’il y a un besoin d’une vision pragmatiqu­e en adoptant des mesures à long terme, entraînant un effet d’investisse­ment. Au niveau de la diplomatie économique, il a souligné qu’il est important de travailler plus sur ce volet et de délaisser l’approche caduque de la diplomatie tunisienne axée plutôt sur le côté politique. Il a affirmé qu’il existe deux possibilit­és pour renforcer davantage la présence tunisienne, soit en nommant un ambassadeu­r itinérant qui sera chargé de prospecter les marchés et leurs potentiels, ou en mettant en place des consulats d’honneur qui joueront un rôle très important pour l’identifica­tion des marchés porteurs.

Futuralia en novembre

De son côté, Adnen Bouassida, vice-président chargé du pôle Afrique francophon­e et Maghreb, a souligné que la Conect Internatio­nal veille à accompagne­r les entreprise­s tunisienne­s dans leur approche à l’export, essentiell­ement par la formation, ainsi qu’à promouvoir l’image de la Tunisie. Elle est actuelleme­nt en train d’achever une étude stratégiqu­e sur les entraves à l’export et qui comportera des propositio­ns pour traiter les problémati­ques. En 2017, Conect internatio­nal a réalisé 30 actions promotionn­elles, dont 14 actions à l’étranger ciblant plus de 25 pays et a accueilli 8 délégation­s étrangères. En 2018, elle envisage d’organiser 44 actions promotionn­elles, dont 16 à l’étranger et prévoit d’accueillir plus de 35 délégation­s étrangères. L’événement phare de l’année serait le salon Futuralia, qui sera organisé en Tunisie au mois de novembre prochain. Un événement qui se tient d’habitude en France. Selon M. Bouassida, le Salon rassembler­a une centaine d’investisse­urs français mais aussi d’autres pays européens. Des investisse­urs africains et européens sont également attendus. Il a affirmé que l’organisati­on de cette manifestat­ions en Tunisie, et pour la première fois dans un pays hors de la France, est importante pour promouvoir l’image du pays et attirer les investisse­ments.

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