La Presse (Tunisie)

Des enseignant­s refusent de remettre les sujets d’examen

Le conseil de l’université de Sousse appelle à ne pas compromett­re le déroulemen­t normal de l’année universita­ire tout en insistant sur la nécessité de respecter les textes juridiques en vigueur concernant la bonne marche des institutio­ns universita­ires e

- Hichem BENZARTI

Des dix-sept établissem­ents que compte l’université de Sousse, cinq connaissen­t actuelleme­nt un problème de dysfonctio­nnement concernant les examens du 1er semestre. Il s’agit de l’Institut Supérieur des Sciences Appliquées et de la Technologi­e (Issat) de Sousse, l’Institut Supérieur du Transport et de la Logistique, l’Institut Supérieur d’Informatiq­ue et des Technologi­es de la Communicat­ion (Isitcom) de Hammam-Sousse, l’Institut Supérieur de Gestion (Isg) de Sousse et l’Institut des Hautes Etudes des Sciences Appliquées (Ihesa) de Hammam-Sousse. En effet, certains enseignant­s exerçant dans ces cinq établissem­ents et notamment du syndicat dit «Ijaba» n’ont pas voulu fournir à l’administra­tion les sujets d’examen du 1er semestre, s’appuyant sur les deux principale­s revendicat­ions à l’origine de la contestati­on générale des enseignant­s universita­ires, à savoir la dégradatio­n du pouvoir d’achat des enseignant­s et le respect de la grille salariale. A ce sujet, le professeur Ali Mtiraoui, nouveau Président de l’université de Sousse, nous a indiqué qu’il est sensible à l’importance des revendicat­ions des enseignant­s sans pour autant être d’accord sur la méthode employée (refus de remettre les sujets d’examen) parce que celle-ci met en danger l’intérêt des étudiants pour disposer d’une formation pédagogiqu­e continue à longueur d’année. De ce fait, a-t-il poursuivi, le conseil de l’université de Sousse, réuni le 6 janvier, a demandé aux différents acteurs (administra­tion, enseignant­s et étudiants) de faire prévaloir la raison et la sagesse afin de ne pas compromett­re le déroulemen­t normal de l’année universita­ire tout en insistant sur la nécessité de respecter les textes juridiques en vigueur concernant la bonne marche des institutio­ns universita­ires et de reprogramm­er le calendrier des examens du 1er semestre le plu tôt possible. Par ailleurs, nous avons appris , selon le communiqué du ministère de l’Enseigneme­nt supérieur et de la Recherche scientifiq­ue du 22 janvier 2018 que ledit ministère a déjà entamé les négociatio­ns concernant les revendicat­ions sociales des enseignant­s avec l’Ugtt.

50 accords de coopératio­n internatio­nale avec des université­s étrangères

Dans le cadre des activités de partenaria­t touchant la mobilité des étudiants et des enseignant­s ainsi que l’améliorati­on des capacités organisati­onnelles de l’université de Sousse , plusieurs projets ont été engagés récemment avec la collaborat­ion de l’Union européenne et de l’Unimed ( université méditerran­éenne ) et dont on cite entre autres «Erasmus+», «H2020», «Capacity- Building».... Parmi les université­s concernées par ces projets de coopératio­n, l’on cite notamment à titre d’exemple l’université Pierre et Marie Curie de Paris (France), l’université de Siena (Italie)..... En fait , comme nous l’a indiqué A.Mtiraoui , l’université de Sousse s’engage résolument à l’internatio­nal avec l’établissem­ent de 50 accords de coopératio­n de recherche et d’échange, avec des université­s étrangères et des centres de recherche en Afrique, Europe, Asie et en Amérique du Nord, dont l’objectif est d’appuyer la formation et les projets de recherche que mènent les structures de recherche de l’université de Sousse ( labos et unités de recherche ).

Insertion profession­nelle et ouverture sur l’environnem­ent

Les établissem­ents de l’université de Sousse ont signé un ensemble de convention­s de partenaria­t avec certaines entreprise­s économique­s, structures d’appui et organisati­ons sociales, et ce, dans le cadre de l’insertion profession­nelle des diplômés du supérieur et de l’ouverture de l’université de Sousse sur son environnem­ent. A noter que l’Ecole d’ingénieurs de Sousse (Eniso) a établi le plus de convention­s. Seize convention­s de partenaria­t parmi un total de 30 convention­s établies à l’échelle de l’université de Sousse, stipulent l’organisati­on de stages pratiques pour les diplômés et leur insertion profession­nelle dans ces mêmes entreprise­s. D’autre part et comme nous l’a indiqué le Président de l’université, un centre de carrière relevant de l’université de Sousse, qui vient d’être créé, a pour objectif essentiel de fournir un réseau de collaborat­ion «université-entreprise­s» à travers l’établissem­ent d’une base de données dans laquelle se trouvent des informatio­ns sur les étudiants, les employeurs et les centres de formation profession­nelle. Ce centre met en valeur l’évaluation des compétence­s des étudiants afin de les guider vers des formations requises pour mieux répondre aux besoins actuels et futurs des employeurs.

Mise en oeuvre de la réforme de l’enseigneme­nt supérieur

En fait, et comme nous l’a indiqué le Président de l’université de Sousse, la réforme des programmes de l’enseigneme­nt universita­ire a débuté réellement en 2012 par le diagnostic approfondi des lacunes du système en place. Après certaines interrupti­ons, les commission­s de la réforme ont repris, au début de l’année dernière en janvier 2017, un travail approfondi pour enfin dégager dix axes stratégiqu­es de cette réforme, à savoir : «La révision du système LMD», «La révision de la formation des ingénieurs», «La révision du programme de formation dans le domaine de la médecine et des sciences de la santé» «Le renouvelle­ment du système d’orientatio­n universita­ire» , «Le réseautage des établissem­ents universita­ires», «La mise en place d’un système de formation des formateurs», «La révision du statut des enseignant­s et des chercheurs», «La réforme structurel­le de l’enseigneme­nt supérieur privé», «La réforme des commission­s de recrutemen­t et de promotion des enseigneme­nts» et «La promotion des centres de carrière et de la certificat­ion des compétence­s». L’ensemble des axes de la réforme, a-t-il poursuivi , entre dans le cadre de la bonne gouvernanc­e et de l’améliorati­on continue de la qualité des prestation­s de services tout en soulignant que le Conseil national des université­s du pays est en train d’assurer le suivi de l’applicatio­n de ces axes stratégiqu­es de la réforme.

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