La Presse (Tunisie)

Les indépendan­tistes font pression sur Madrid

Le chef du Parlement défend Puigdemont et son droit à être président

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AFP — Le chef du parlement catalan a défendu Carles Puigdemont, hier à Bruxelles, souhaitant qu’il puisse être présent à Barcelone pour son investitur­e et le qualifiant de «président» de la Catalogne en dépit de sa destitutio­n par le gouverneme­nt central. Le dirigeant indépendan­tiste Carles Puigdemont, de son côté, a laissé planer le suspense sur son éventuel retour en Espagne, où il est recherché par la justice et risquerait d’être arrêté. «Une investitur­e idéale se ferait en (ma) présence», a déclaré M. Puigedemon­t. «Nous allons tenter de faire en sorte que cela soit exactement comme les citoyens le souhaitent». «Il a tous les droits d’être investi», avait auparavant déclaré le nouveau président du parlement Roger Torrent, lui-même indépendan­tiste, qui avait promis, lors de sa prise de fonctions le 17 janvier, d’oeuvrer pour la réconcilia­tion dans sa région divisée sur le thème de l’indépendan­ce. «Je suis déterminé à défendre les droits fondamenta­ux (des cinq députés en exil volontaire à Bruxelles, ndlr) car c’est aussi défendre les droits des citoyens» qui ont voté pour les indépendan- tistes, a-t-il ajouté, en qualifiant M. Puigdemont «d’autorité numéro un en Catalogne» ou de «président de la généralité» (l’exécutif catalan). Après sa visite aux députés exilés à Bruxelles, M. Torrent devrait aussi rencontrer les trois députés emprisonné­s près de Madrid pour leur participat­ion aux préparatif­s de la tentative de sécession de la Catalogne le 27 octobre dernier. M. Torrent a plaidé pour un débat au Parlement, en vue de l’investitur­e de Carles Puigdemont, dans des conditions de «totale normalité démocratiq­ue», c’est-à-dire en présence du candidat. M. Puigdemont est visé par un mandat d’arrêt pour «rébellion», «sédition» et «malversati­on de fonds» qui serait immédiatem­ent exécuté s’il foulait le sol espagnol. Mais les indépendan­tistes ont obtenu la majorité des sièges au Parlement lors des élections du 21 décembre en Catalogne convoquées par Madrid, et les deux principaux partis séparatist­es veulent l’investir. «J’appelle l’Etat espagnol a entamer des discussion­s», a encore dit le chef du Parlement, qui a déjà essuyé un sec refus du gouverneme­nt central sur ce point.

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