Que des attentes
Les négociations de paix sont dans « une phase très, très critique», prévient l’envoyé de l’ONU
AFP — La nouvelle session de pourparlers de paix de Genève sur la Syrie démarrant aujourd’hui à Vienne sous l’égide de l’ONU intervient dans une phase «très, très critique» dans ce conflit, a estimé hier l’émissaire onusien pour la Syrie, Staffan de Mistura. «Je suis optimiste car c’est la seule façon d’être dans de tels moments. C’est une phase très, très critique», a-t-il confié à des journalistes à son arrivée dans la capitale autrichienne. S’exprimant quelques instants plus tôt à Paris, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, avait pointé «une situation de dégradation humanitaire consi- dérable en Syrie», alors que les combats font rage tant dans la zone d’Idlib au nord du pays que dans la Ghouta orientale près de Damas. «Il n’y a pas aujourd’hui de perspective politique qui se présente sauf — et c’est le dernier espoir — la réunion qui va se tenir à Vienne demain sous l’égide des Nations unies où l’ensemble des parties prenantes seront présentes, et où, j’espère, un agenda de paix pourra être dessiné», a ajouté M. Le Drian. Tant le gouvernement que les opposants au régime de Bachar Al-Assad seront représentés par une «délégation complète», a assuré M. de Mistura, qui s’expri- mait avant une rencontre avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz. Les précédents tours de négociations sur la Syrie s’étaient soldés par un échec, les deux parties refusant de se parler directement, et «des progrès sont peu probables» cette fois-ci aussi, juge l’expert Firas Modad de l’institut américain IHS Markit. Les pourparlers à Vienne interviennent avant la tenue lundi et mardi à Sotchi (Russie) d’un «Congrès intersyrien» organisé par Moscou, dont le Kremlin, soutien du président Assad, assure qu’il ne s’agit pas d’une initiative concurrente.