La Presse (Tunisie)

«Les bons joueurs ne courent pas les rues»…

- B.KARRAY

… souligne l’ex-entraîneur du CA qui estime que beaucoup de choses extrasport­ives sont entrées pour moraliser ce mercato hivernal

«Alors que la fin de la période de transferts estivale avait été agitée, la trêve hivernale a été plutôt calme. Le marché n’a pas été dynamique. Il n’y a pas eu de grosses transactio­ns. Le CSS, l’ESS et le CA se sont renforcés mais la qualité des joueurs est à revoir. Il faut dire que la crise économique du pays et la pénurie de bons joueurs ont freiné l’ardeur de nos clubs qui ne se sont pas lancés dans de folles dépenses. Ce qui m’a frappé, c’est que la moitié des transferts concerne des prêts, c’est une des grosses tendances du moment. La hausse des prix des footballeu­rs a poussé le marché à la baisse d’autant que les clubs n’ont pas assez de ressources pour y faire face. Les bons joueurs sont devenus inabordabl­es. Les équipes de la Ligue 1 et 2 sont contraints dès lors de louer des joueurs sur une voie de garage dans leurs clubs d’origine. Certains prennent parfois une option pour les racheter à un prix fixé à l’avance. Regardez le CA, je me demande comment ce club, qui a un déficit énorme, s’entête à recruter des joueurs étrangers et à faire venir des joueurs comme Dhaouadi et Belaïd qui pointent à petit pas à la retraite. C’est inadmissib­le, surtout que le bureau directeur actuel est provisoire. Un pari sur l’avenir qui est en passe de réussir, c’est celui de l’achat et de la vente de joueurs en même temps si l’occasion se présente. Dans l’autre sens, pour les clubs prêteurs, c’est un moyen d’alléger un noyau souvent pléthoriqu­e, de permettre à des joueurs excédentai­res de trouver du temps de jeu pour se mettre en vitrine et accroître leur valeur marchande, et à des jeunes de se faire les dents dans des clubs inférieurs comme ça se passe à l’EST, au CSS et à l’ESS. Je reviens pour souligner que le mercato hivernal est un marché de réajusteme­nt au niveau des clubs. Il ne faudrait tout de même pas s’attendre à un grand mouvement. C’est une période en général où il n’y a pas beaucoup de transactio­ns. Certes, les bons joueurs sont très convoités, mais tous ne peuvent pas bouger à cet effet. Parce qu’il y a des préalables qui ne se discutent pas à la va-vite. Il faut donc un accord du club dans certains cas. Cet accord est financier, il varie selon les joueurs. Il y a plus de surenchère pour les joueurs réguliers. Par contre, certains sont maîtres de leurs destins. Il n’y a pas d’obsession à se faire. Si les clubs n’ont pas été assez présents dans ce mercato c’est parce que leur valeur marchande est en chute. En général, la majorité des joueurs qui sont convoités à cette période sont sous contrat et rentrent dans les plans de leurs entraîneur­s. Il est donc très difficile de les voir partir.

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