Il y a 40 ans, « le jeudi noir »
IL y a exactement quarante ans, jour pour jour, le 26 janvier 1978, la Tunisie a vécu une journée sombre connue comme «le jeudi noir», le jour où des citoyens sont morts parce que le dialogue a été rompu entre le gouvernement et l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) et parce que les «jusqu’auxboutistes au sein du gouvernement ont décidé de liquider le courant de démocratisation et de progrès qui s’était affirmé dans le pays et d’engager le régime dans une voie autoritaire et répressive», comme le soulignait déjà, le samedi 29 juillet de la même année, Béji Caïd Essebsi dans un éditorial de l’hebdomadaire «Démocratie» dont il était le directeur de rédaction à l’époque.
La journée du 26 janvier 1978 a été marquée par la mort, sous les balles de l’armée et de la police, de plusieurs centaines de Tunisiens qui sont descendus dans les rues de la capitale en dépit de la grève générale pour crier leur hostilité à la politique hégémonique du parti au pouvoir (le Parti socialiste destourien à l’époque) et pour soutenir la volonté de l’Ugtt de se comporter en organisation syndicale indépendante dont les responsables ont fait un espace où se rencontraient tous les courants démocratiques empêchés de s’exprimer et d’avoir droit à la parole.
Les affrontements qui ont opposé en ce jeudi noir du 26 janvier 1978 les Tunisiens épris de liberté et de démocratie aux forces armées et de sécurité constituaient la résultante logique de la politique que l’aile dure au sein du PSD a décidé de mettre en oeuvre pour écarter aussi bien les syndicalistes désireux de s’affranchir de la mainmise du parti que les destouriens eux-mêmes qui n’approuvaient pas la ligne dure et qui appelaient, en vain, à démocratiser le parti de l’intérieur.
Aujourd’hui, quarante ans après le jeudi noir et 7 ans après la révolution qui a mis fin au pouvoir des destouriens, on attend encore une lecture objective des événements qui exposera, notamment aux jeunes, les causes qui ont fait du 26 janvier 1978 une journée noire.
Aujourd’hui, quarante après le jeudi noir et 7 ans après la révolution qui a mis fin au pouvoir des destouriens, on attend encore une lecture objective des événements qui exposera, notamment aux jeunes, les causes qui ont fait du 26 janvier 1978 une journée noire.