La Presse (Tunisie)

Déception chez les uns, bonnes occasions pour les autres !

Cette année, les soldes d’hiver ont démarré le 20 janvier au lieu du 1er février. Selon le communiqué officiel de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), les soldes d’hiver s’étaleront sur six semaines...Cette mesure a ét

- S.AH.

Il est 11h30. Sillonner les rues commerçant­es de Charlesde-Gaulle, Jamel-Abdenasseu­r et l’avenue Habib-Bourguiba en cette période de soldes nous a permis de nous faire une idée précise sur cet événement commercial, attendu par plusieurs consommate­urs en quête de bonnes occasions. «Plusieurs boutiques proposent des articles soldés, certes, mais qui restent hors de portée de la bourse des familles dont les revenus sont faibles» , a déclaré Mohamed. Et d’ajouter : «Certes, on peut trouver des articles de bonne qualité dans des boutiques de prêt-à-porter et de chaussures, toutefois la plupart de ces commerces vendent des articles contrefait­s et de piètre qualité» . La frénésie commercial­e n’est pas la même et diffère dans les boutiques accolées les unes aux autres sur la grande artère du centre-ville. Certaines sont tous simplement désertique­s en ce début de matinée ensoleillé­e alors que d’autres ont enregistré un afflux impression­nant dès les premières heures de la matinée à l’instar des grandes enseignes qui se trouvent sur l’avenue Habib-Bourguiba. Rencontrée dans l’une de ces boutiques, Maha, une jeune femme dynamique âgée d’une quarantain­e d’années, a eu un coup de coeur pour un ensemble soldé à 350D. « La situation économique du pays est alarmante. En 2018, tous les prix des produits sont montés en flèche» .

Afflux dans les boutiques de prêt-à-porter pour enfants

Tout le long de la rue Jamel- Abdennaceu­r, en plein centrevill­e, les boutiques de prêtà-porter pour enfants ne désempliss­ent pas. C’est la ruée dans cette artère commercial­e qui ressemble, du coup, à une ruche d’abeilles. Une boutique de prêt-à-porter pour enfants, située sur l’avenue Charles-de-Gaulle, a fait des réductions sur la plupart de ses articles qui sont écoulés à trente dinars pour les pantalons et à 35 dinars pour les pulls. Des prix qui ne sont pas à la portée des petites et moyennes bourses. Du côté des boutiques de chaussures, une boutique a fait des réductions qui ne dépassent pas les 25%. «Les prix affichés sur les étiquettes des articles exposées sur les rayons ne sont pas les mêmes à la caisse» , estime une jeune femme qui ajoute : «Je suis venue pour acheter un jogging à 60D. J’ai remarqué qu’il n’y a pas de réductions importante­s sur les articles ». De son côté, une cliente raconte avoir opté pour des chaussures pour enfants qui affichent une réduction de 25% : «J’en ai profité pour acheter trois paires pour mes enfants» .

Des réductions en trompel’oeil

Dans de grandes boutiques situées à l’avenue HabibBourg­uiba, des robes de soirée, des pulls, des pantalons, des costumes, des jupes et des chemises sont exposés sur les rayons. Les prix sont élevés et avoisinent les cent dinars. «Nos prix ne diffèrent pas de ceux pratiqués dans les autres commerces, mais contrairem­ent à ce que vous trouvez dans les autres boutiques, nos vêtements sont 100% de bonne qualité», estime une vendeuse. « Par contre, la plupart des vêtements que vous voyez dans les autres boutiques sont confection­nés avec du coton mélangé à de la matière synthétiqu­e », ajoute notre interlocut­rice. Dans les boutiques d’un centre commercial de la capitale, les anciens et les nouveaux prix sont affichés sur les articles. Le propriétai­re de l’un de ces commerces a consenti des réductions importante­s. «Les temps sont durs pour les commerçant­s. Nous voulons profiter de cette occasion pour compenser les pertes enregistré­es au cours de l’année. Les commerçant­s ont recours à certaines astuces pour écouler leurs produits à des prix intéressan­ts », souligne-t-il. A titre d’exemple, au lieu de 50 dinars, un pull est affiché à 35 dinars. A l’intérieur de la boutique, les articles soldés n’attirent pas la clientèle féminine présente dans le magasin qui lorgne plutôt sur la nouvelle collection non soldée. «J’espérais trouver des articles de la nouvelle collection soldés. Malheureus­ement, il n’y a pas eu de réduction sur ces articles. C’est dommage» , a observé Amira, déçue. Sauf que la réduction de 30% affichée sur certains articles est trompeuse. Car il ne s’agit pas d’une réduction sur le prix initial mais sur le dernier prix qui était affiché juste avant les soldes et qui est bien plus élevé que le prix initial.

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(Photo Samir KOCHBATI) Dans la plupart des boutiques, bien que des réductions aient été consenties, certains prix affichés sur les articles ne sont pas à la portée des petites et moyennes bourses.

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