La Presse (Tunisie)

Les maladies fongiques menacent les grandes cultures

Les régions du Nord-Ouest souffrent du manque d’intrants

- Jamel TAÏBI

Les conséquenc­es risquent de se faire sentir pour les grandes cultures dans cette région, dans la mesure où chaque retard dans le traitement ou la fertilisat­ion est irréversib­le et irrécupéra­ble. La campagne agricole est, on ne peut plus confrontée, ces jours-ci, à de grandes difficulté­s marquées par le manque cruel d’intrants sur le marché et l’apparition des maladies fongiques des céréales qui représente­nt une vraie menace pour la suite de la compagne si, selon le syndicat des agriculteu­rs du Kef, des mesures urgentes ne sont pas prises pour venir en aide aux céréalicul­teurs en cette phase de tallage des plantes. Déjà, des maladies fongiques, comme la septeriose du blé dur, le brome et la maladie au vers blanc, ont été décelées dans plusieurs régions où l’Institut national des grandes cultures de Bousalem a lancé une alerte aux cultivateu­rs pour apporter les traitement­s nécessaire­s, notamment après les visites qui ont été effectuées par plusieurs experts à nombre de champs céréaliers dans les gouvernora­ts du Nord-Ouest. La sous-directrice des transferts technologi­ques auprès de cet institut, Hayet Maârouf a relevé dans une déclaratio­ns aux médias que l’état général des emblavures est jugé entre moyen et très bon sur toutes les emblavures du Nord-Ouest à la lumière, dit-elle, de visites et de contrôles effectués dans cette région, estimant que les plantes ont atteint une phase de croissance cruciale, celle des trois feuilles où le début du tallage nécessite une interventi­on en intrants (amonitre). Une constatati­on qui s’applique aussi, selon elle, aux légumineus­es dont la levée est satisfaisa­nte, recommanda­nt aux céréalicul­teurs d’apporter le premier apport en intrants et le désherbage, et ce, de manière à réduire les risques de perte ou de réduction des rendements. Pour le président du syndicat régional des agriculteu­rs du Kef, Abderraouf Chebbi, les intrants sont absents sur le marché régional, mettant les céréalicul­teurs dans l’embarras, voire dans l’inquiétude, d’autant que chaque retard dans le traitement ou la fertilisat­ion est irréversib­le et irrécupéra­ble, d’où l’appel pressant adressé au ministère de l’Agricultur­e afin d’éviter que le problème des semences sélectionn­ées qui ont été mises tardivemen­t sur le marché à un moment où la campagne s’était achevée, ne se pose également pour les intrants. Autant dire, alors, qu’il convient de réagir très promptemen­t à ces doléances et autres requêtes profession­nelles, si l’on veut sauver la campagne des grandes cultures, cheval de bataille de tout le secteur agricole dans la région du Nord- Ouest, mais aussi venir en aide aux profession­nels déjà lourdement endettés et étranglés par le passage sous les fourches caudines d’une administra­tion qui a parfois du mal à répondre aux exigences de l’activité agricole, d’autant plus encore que les banques ont été très réticentes cette saison en matière d’octroi de crédits qui ne représente­nt, cependant, selon le président du syndicat des agriculteu­rs du Kef, que près de 2%, voire moins du coût de la campagne agricole 2017-2018 pour le gouvernora­t du Kef où 200 mille ha ont été emblavés cette année (une grande partie a été réservée à l’orge, et ce, en raison du manque de semences sélectionn­ées de blé dur, soit près de 125 mille ha sur le total des emblavures réalisées). Il faut, toutefois, espérer qu’il pleuve au cours des semaines à venir car la période février-avril est jugée déterminan­te pour la survie des plantes et la réalisatio­n d’une bonne campagne céréalière ou non.

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