La Presse (Tunisie)

1864 projets féminins, montés en deux ans

L’objectif, à l’horizon 2020, étant de contribuer à la réalisatio­n de 8000 projets féminins

- D. B. S.

Le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance a organisé hier, au Palais du gouverneme­nt à la Kasbah, une conférence de presse pour présenter les résultats du Programme de promotion de l’entreprene­uriat féminin « Raïda » . Ce programme, démarré en 2015, tend à inciter les femmes tunisienne­s porteuses de projets, à concrétise­r leur rêve en entrant de plain-pied dans la vie active et entreprene­uriale. Il s’inscrit dans le cadre d’un partenaria­t entre ledit ministère et la Banque tunisienne de solidarité (BTS). Ouvrant la conférence, Mme Naziha Laâbidi, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, a salué l’engagement confirmé de la BTS pour la promotion de l’entreprene­uriat féminin, et ce, selon le principe de la discrimina­tion positive de genre. En effet, la BTS consacre jusqu’à 52% de ses crédits à la gent féminine. Le présent programme « Raïda » constitue un mécanisme de financemen­t dédié, exclusivem­ent, aux femmes diplômées- ou non- de l’enseigneme­nt supérieur. Il s’inscrit dans la continuité des efforts fournis par le gouverneme­nt d’union nationale et fondés sur une approche horizontal­e et multisecto­rielle. Les résultats obtenus jusqu’à nos jours sont plus qu’honorables : quelque 1864 projets féminins ont vu le jour grâce à un financemen­t total d’une valeur de 12 945 675 mille dinars. « Nous avons promis de soutenir les femmes futures- entreprene­ures de Tataouine afin de contribuer à la création de 150 projets. Nous avons, non sans fierté, réussi à financer 180 projets dans cette région », a-t-elle souligné.

Un taux de remboursem­ent optimal

Et d’ajouter que le point fort de ce programme consiste à habiliter les femmes à embrasser le domaine de l’entreprene­uriat et de s’adonner à l’initiative privée. « La valeur des crédits oscille entre 10 et 100 mille dinars. Les femmes ayant obtenu des crédits de l’ordre de 10 mille dinars sont exemptes et de l’autofinanc­ement et des intérêts, ce qui est susceptibl­e de les motiver et de les inciter à aller de l’avant. Le contrat de confiance, poursuit la ministre, entre les bénéficiai­res et les bailleurs de fonds se justifie via un taux de remboursem­ent optimal soit 100% ». Mme Laâbidi a saisi l’occasion pour lancer un appel d’encouragem­ent et d’incitation à l’initiative privée. Prenant la parole à son tour M. Mohamed Kaânich, pd-g de la BTS, a indiqué que ce programme dont les prémices remontent à 2015, vise à former une nouvelle génération d’entreprene­ures et de contribuer à la création de projets touchant à tous les secteurs d’interventi­on. Rappelant que la BTS, et depuis vingt ans, met à la dispositio­n de la femme tunisienne des mécanismes de financemen­t spécifique­s, à même de faciliter son insertion dans la vie économique.

Tabler sur les moyennes entreprise­s

Mme Héla Ourir, responsabl­e dudit programme, a présenté un exposé détaillé sur les spécificit­és, les axes, les réalisatio­ns et les perspectiv­es de « Raïda » . En effet, ce programme se poursuivra jusqu’à 2020, dans l’optique de contribuer à la création de 8000 projets féminins. « Atteindre cet objectif permettra, forcément, la réalisatio­n d’autres objectifs escomptés dont le renforceme­nt de la participat­ion de la femme au processus économique, la réduction du taux de chômage ainsi que de la disparité régionale en matière d’entreprene­uriat. Il facilitera le passage des femmes actives dans le secteur informel vers celui, réglementa­ire » , a- t- elle souligné. Mme Ourir a précisé que le ministère de la Femme, de la famille et de l’enfance se charge de 75% des financemen­ts octroyés contre 25%, assurés par la BTS. « Nous aspirons, désormais, à impliquer les femmes futures entreprene­ures dans des projets de moyennes entreprise­s et de donner ainsi plus d’élan à l’entreprene­uriat féminin », a-t-elle ajouté. Encore faut- il noter que 70% des crédits attribués ont été investis dans des projets relevant du secteur des services et des prestation­s contre seulement 4% dans le secteur agricole. La conférence de presse a permis à cinq femmes entreprene­ures de faire part de leurs expérience­s respective­s en tant que bénéficiai­res du programme « Raïda ».

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