Moscou met les bouchées doubles pour la rencontre de Sotchi
La Russie a invité à ce congrès «tous les principaux acteurs régionaux et internationaux», y compris les Kurdes, malgré les réticences de la Turquie
AFP — Plus de 1.600 personnes ont été invitées au Congrès de paix pour la Syrie prévu le 30 janvier dans la station balnéaire russe de Sotchi, a annoncé hier la porte- parole du ministère russe des Affaires étrangères. «Des invitations ont été lancées et continuent à être envoyées à des participants syriens, quelque 1.600 personnes ont reçu ces invitations», a indiqué Maria Zakharova, citée par les agences de presse russes. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, sera également présent, ainsi que des représentants du gouvernement et des rebelles syriens, lors de ce Congrès du dialogue national syrien organisé à l’initiative de Moscou et de Téhéran, alliés de Damas, et d’Ankara, soutien des rebelles. Des observateurs internationaux, dont ceux de l’ONU, participeront également à ce congrès, a indiqué Mme Zakharova. La Russie a invité à ce congrès « tous les principaux acteurs régionaux et internationaux», y compris les Kurdes malgré les réticences de la Turquie, avait précisé lundi M. Lavrov. Il n’a pas précisé quels groupes kurdes, alors que la Turquie vient de lancer une offensive contre les combattants des Unités de protection du peuple (YPG), considérées comme «terroristes» par Ankara qui veut les déloger de l’enclave d’Afrine dans le nord de la Syrie. «Une grande quantité de représentants de différentes forces politiques kurdes ont confirmé leur participation» à Sotchi, a assuré Mme Zakharova, ajoutant que la liste précise serait révélée plus tard. Du côté de l’opposition syrienne, le négociateur en chef du Comité des négociations syriennes (CNS), Nasr Hariri, avait prévenu que la participation de son mouvement à la rencontre de Sotchi dépendrait de l’issue des négociations à Vienne, qui ont débuté hier et doivent s’achever aujourd’hui. Les précédents tours de négociations, à Genève, s’étaient soldés par un échec, les représentants du gouvernement et des opposants syriens refusant de se parler directement, sur fond de divergences, notamment sur le sort du président Bachar Al-Assad. Le Congrès de Sotchi s’inscrit dans la continuité du processus d’Astana qui avait abouti à la création de zones de désescalade. Moscou affirme que le seul but de ce nouveau cycle de négociations est d’alimenter «efficacement» le processus de Genève avec des « résultats » concrets. Mais pour l’opposition syrienne, tout comme ses soutiens internationaux, le doute sur les intentions de la Russie — alliée indéfectible de Damas — subsiste.