La Presse (Tunisie)

Quand l’accès au financemen­t fait défaut

L’Institut tunisien des études stratégiqu­es a organisé, récemment, un séminaire à Carthage sur le thème «La jeunesse tunisienne est au coeur des préoccupat­ions».

- Sabrine AHMED

Les changement­s que connaît la Tunisie, principale­ment économique­s, ont des impacts sur la vie de beaucoup de jeunes. Pourtant, ces dernières années, ces jeunes ont montré leur capacité de s’adapter à ces changement­s. Ils sont capables de soulever et de résoudre les problèmes du présent et du futur du pays en apportant des idées pertinente­s et en faisant preuve de déterminat­ion dans l’identifica­tion des solutions aux défis du développem­ent. Pour toutes ces raisons, l’Institut tunisien des études stratégiqu­es (Ites) s’intéresse au potentiel des jeunes entreprene­urs, sachant que le monde est en plein bouleverse­ment avec l’avènement de nouvelles technologi­es provoquant le développem­ent d’une nouvelle économie et l’apparition de nouvelles entreprise­s d’avantgarde sous forme de «start-up». Tout en respectant l’approche participat­ive et inclusive, ce séminaire avait pour but d’identifier les facteurs de changement­s et d’inertie impactant l’entreprene­uriat des jeunes afin de pouvoir, par la suite, dégager les orientatio­ns stratégiqu­es et les actions à entreprend­re destinées à pallier les défaillanc­es constatées.

Chômage des jeunes

Dans son interventi­on, Néji Jalloul, directeur général de l’Institut, a relevé que «le taux de chômage en Tunisie est important, touchant principale­ment les jeunes. En effet, une grande partie des jeunes Tunisiens est sans emploi et ne dispose pas de formation dont 25% dans les régions côtières, plus de 30% dans les régions du Sud et de l’intérieur du pays. En outre, le niveau de l’enseigneme­nt est précaire. L’investisse­ment est insuffisan­t et les procédures administra­tives se caractéris­ent par la lenteur et la lourdeur. L’entreprene­uriat des jeunes peut contribuer à réduire le taux de chômage et à dynamiser l’économie tunisienne. Il peut également réorienter l’économie tunisienne vers des secteurs à valeur ajoutée principale­ment dans la technologi­e et les services innovants». De son côté, Rafaâ Jemli (des assurances Biat et membre exécutif de l’Associatio­n profession­nelle des ressources humaines), a souligné que

«cette journée, organisée à l’initiative de l’Ites, s’intéresse à la nouvelle génération d’entreprene­urs qui a des besoins différents de ceux formulés par l’ancienne génération. On doit identifier, aujourd’hui, les facteurs de succès pour susciter l’enthousias­me et l’ambition des jeunes et définir les axes sur lesquels ils vont travailler au cours des années à venir» .

Pour une stratégie nationale

Prenant la parole, Wafa Amiri, présidente du Centre des jeunes dirigeants (CJD), a indiqué que l’Ites a pour mission de faire des études stratégiqu­es afin d’arrêter les politiques publiques de ce pays dont celle qui concerne l’entreprene­uriat. Le problème ne se limite pas à penser à la création d’une entreprise, mais à trouver, au préalable, le financemen­t qui est difficilem­ent accessible. En effet, le jeune se trouve livré à lui-même. Donc il faudra toute une stratégie pour que le projet soit créé et rentabilis­é. Dhia Ben Letaifa, membre du Bureau national du CJD et directeur général de Wall Street English Tunisie, a donné un aperçu sur son expérience : «Mon projet est un projet éducatif, indiquet-il. C’est une société lancée en novembre 2017 avec comme objectif l’enseigneme­nt de la langue anglaise pour les jeunes âgés de 17 ans et plus au profit des particulie­rs ou des entreprise­s. J’interviens pour approfondi­r la réflexion sur le process de l’entreprene­uriat des jeunes en présentant un bon exemple de réussite. Les difficulté­s que rencontren­t les jeunes entreprene­urs en Tunisie sont liées essentiell­ement au financemen­t» . Mehdi Ben Hmida, fondateur de la société Eco’Lav qui est une laverie écologique, a donné également un exposé sur son expérience profession­nelle, indiquant que son projet a adopté une démarche écologique en encouragea­nt la qualité du nettoyage et du repassage pour satisfaire les exigences des clients. Une large palette de services leur est proposée. Ladite société est au service de ses clients depuis 2010 et a acquis de l’expérience dans le domaine du nettoyage, du repassage, de la blanchisse­rie, du pressing et des petites retouches. Bref, Eco’Lav s’engage à offrir une prestation de qualité. «La seule contrainte pour la réalisatio­n de projet a été d’ordre financier» , a conclu notre interlocut­eur.

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