Safir, l’oiseau du savoir
Il s’agissait, à travers un personnage fictif, d’expliquer de manière simple et didactique l’Histoire de la Tunisie aux enfants. Cela tout en leur inculquant des informations historiques et scientifiques.
Le vénérable musée du Bardo vivait un sérieux coup de jeune l’autre jour. Des grappes d’enfants rieurs en sillonnaient les salles. Bavards et survoltés, ils avaient entrepris un véritable jeu de piste sur les traces de Safir, la nouvelle mascotte de notre histoire. Safir, le petit oiseau bleu, ainsi baptisé parce qu’il est voyageur, mais aussi parce qu’il offre la plus précieuse des choses : la connaissance. Safir, le pigeon voyageur à la chéchia rouge, a été créé par les équipes de la Fondation Kamel Lazaar, raconté par Soumaya Gharsallah, dessiné par Zied Mejri, mais tout le monde a participé à cette aventure pédagogique qui souhaite prouver que l’enseignement de l’Histoire peut être ludique, vivant, interactif et joyeux. Et la première visite des enfants au musée était fort joyeuse, mais aussi fort étonnante car les enfants semblaient très familiers des personnages de l’Antiquité, reconnaissant Diane chasseresse, saluant Ulysse avec effusion, et s’inclinant avec respect devant Virgile. Mais commençons par le commencement, et relatons les diverses étapes de la vie de Safir. Il s’agissait, à travers un personnage fictif, d’expliquer de manière simple et didactique l’Histoire de la Tunisie aux enfants. Cela tout en leur inculquant des informations historiques et scientifiques. Un public cible fut défini : les enfants d’une tranche d’âge de 8 à 12 ans. Des équipes de travail constituées, la Fondation Kamel Lazaar s’entoura d’experts et d’institutions partenaires, le ministère de l’Education, très impliqué dans le projet, l’Institut du Patrimoine, l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine, et l’Union Européenne qui cofinance Safir. Travaillant à partir des manuels d’Histoire de l’Education, on décida de publier une série d’ouvrages s’alignant sur le programme des écoles publiques, offrant un soutien et un complément ludique aux instituteurs pour leurs cours préparatoires. Un premier titre vient de paraître : «Le Mystère des Mosaïques du Bardo».
La lecture de ces ouvrages sera complétée par des visites pédagogiques des musées ou des sites concernés. Visites pour lesquelles on aura, auparavant, sensibilisé les guides et médiateurs, et invité les instituteurs à des visites préliminaires, exhaustives et détaillées. A l’issue de cette visite, les enfants seront invités à participer à un atelier de mosaïque, et chacun d’entre eux partira avec son oeuvre, gravant ainsi dans la pierre une partie de son patrimoine. Douze écoles, soit quelque six cents élèves, partiront sur les traces de Safir, à Tunis, mais aussi à Sidi Bouzid, Kasserine, Béja… Le premier titre de cette collection pas comme les autres a paru. Les enfants l’ont lu, et une première visite a eu lieu au musée du Bardo. Au vu de l’intérêt des enfants, dont certains n’avaient jamais mis les pieds dans un musée, de la curiosité dont ils faisaient preuve, et des désirs exprimés de continuer, on peut affirmer que ce fut un réel succès. Après Le Bardo, le second voyage de Safir, et le prochain titre d’ouvrage emmènera les enfants à la découverte de Mahdia et des Fatimides, puis des Aghlabites et des Hafsides.
Suivons donc Safir, l’oiseau du savoir.