L’Angleterre va planter 50 millions d’arbres
Le Royaume-Uni se lance dans un projet forestier colossal: reboiser le nord de l’Angleterre d’une côte à l’autre.
Ce projet — qui consiste à rassembler en une gigantesque forêt plusieurs forêts déjà existantes — a été lancé par le Woodland Trust. Cet organisme de protection du patrimoine forestier au RoyaumeUni n’hésite pas à régulièrement tirer la sonnette d’alarme sur le faible taux de boisement du pays. «Le Royaume-Uni est l’un des pays dénombrant le moins de forêts en Europe. La situation est particulièrement préoccupante dans le nord de l’Angleterre», relève Steve Marsch du Woodland Trust, dans l’émission Tout un monde. La couverture forestière au Royaume-Uni est d’environ 12% contre 36% en moyenne pour le reste de l’Europe. Le recul progressif des forêts a été général en Europe au cours de la période médiévale et moderne. Mais cette évolution a été plus marquée outre-Manche, où le bois a été abondamment utilisé pour la construction navale du temps où la marine britannique rayonnait sur le monde. La prise de conscience du problème n’a commencé qu’au début du XXe siècle, lorsque les forêts ne couvraient plus que 5% du territoire britannique. Une poli- tique forestière a ainsi été mise en place pour porter un coup d’arrêt au déboisement et le déclin a été stoppé, mais les progrès sont lents.
Soutien financier timide
La Première ministre Theresa May a présenté la semaine dernière cette nouvelle forêt baptisée «Northern Forest», qui s’inscrit dans un vaste plan environnemental. «Dans plusieurs décennies, des enfants exploreront cette forêt, s’amuseront à l’ombre des arbres et se familiariseront avec la faune et la flore de ce monde naturel», a-t-elle affirmé, lyrique. Le gouvernement a promis de débloquer 7,5 millions de francs pour le lancement du projet, mais il faudra au total 650 millions. Une contribution modeste qui pousse certains détracteurs à se demander s’il ne s’agit pas d’une tentative de Theresa May pour changer l’image du parti conservateur, en démontrant son penchant pour les questions environnementales.
Un investissement rentable
Peu importe les motivations réelles de la Première ministre, le Woodland Trust estime qu’il s’agit d’un premier pas positif. «Vu la taille du projet, nous devrons de toute façon recourir à d’autres modes de financements innovants, alliant le secteur public et le privé. Cela demandera beaucoup d’efforts, c’est pour cette raison que nous avons planifié ce projet sur 25 ans», relève Steve Marsch. Malgré son coût, cette nouvelle forêt pourrait toutefois s’avérer très rentable à terme. Plus de deux milliards de francs, selon les projections, devraient être générés grâce aux activités économiques, rurales et touristiques que cette nouvelle forêt permettra.